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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 5
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Falize, Lucien: Claudius Popelin et la Renaissance des émaux peints, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0458

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422

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

sombre/avait fait de véritables miniatures d’émail coloré sur des
petites plaques d’or préparées en 'émail blanc. Il transporta son
industrie à Blois et après lui son fils Henri, puis Gribelin, son élève,
et d’autres orfèvres blésois, comme Morlière, Vauquer, Pierre Char-
tier, continuèrent à perfectionner cet art charmant, peignant des
fleurs, des sujets et surtout des portraits. Dubié logeait au Louvre et
la cour s’était prise de passion pour ces miniatures inaltérables dont
on faisait des montres, des médaillons, des boites et des bijoux.

Petitot fut le plus parfait de ces artistes. Il n’était pas Français,
mais il avait pris des leçons de Jacques Bordier ; il alla à Londres, et
y resta jusqu’à la mort de Charles Ier; il vint ensuite se fixer en
France et se maria à la fille d’un orfèvre de Blois.

M. Édouard Garnier a dressé la liste de tous les miniaturistes en
émail qui, après Petitot, illustrèrent cet art : son fils d’abord, puis
Louis Hance et Louis du Guerrier — etMacé, et Ferrand, et les Chéron,
et Boit ; — il y eut encore Chatillon, Schnell et vingt autres, parmi
lesquels le célèbre Hall, et Maytens, qui étaient tous deux Suédois,
comme Zincke était Saxon, et quelques-uns étaient Suisses. Les
Petitot, lors des persécutions contre les protestants, étaient retournés
à Genève, leur ville natale, ils y portèrent avec leur art, des procédés
qui ont été gardés et qu’on pratique encore. — C’est à Genève, à
Dresde, à Londres et à Paris qu’on a peint les plus beaux émaux sur
pâte; Muss est peut-être le dernier artiste qui ait fait avec talent des
portraits sur émail, il n’a jamais quitté l’Angleterre, tandis que
Philip, un excellent praticien, était venu se fixera Paris; nous le
trouverons à Sèvres, où il a rendu de réels services et où nous
avons connu avant la guerre M. et Mme Dufaux, deux peintres de
Genève.

Schilt et Cabau vivent encore, ils ont pris leur retraite, ils repré-
sentent en quelque sorte la fin de cet art délicat dont Toutin et Petitot
avaient été les initiateurs et qui a eu ses fanatiques. Il n’a qu’une
lointaine analogie, notons-le bien, avec Part des Limousins et avec
l’art des Gobert, des Popelin, des Meyer, des Serres et des Gran-
dliomme.

Nous n’y avons insisté que pour montrer que les traditions des
peintres émailleurs avaient été continuées dans un genre spécial qui
confinait à la miniature, à la peinture des fleurs et à la décoration
des montres. — Genève gardait une grande réputation pour l’habileté
de ses ouvriers et la qualité de ses émaux : les ateliers de Paris lui
empruntaient les uns et les autres.
 
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