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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 5
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Falize, Lucien: Claudius Popelin et la Renaissance des émaux peints, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0466

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430

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

manufacture de Sèvres. Certes, ce fut un choix excellent et nous
insistons sur la date de 1850, où il fit ses premiers essais d’émail.
Nous insistons également sur le rôle que jouait dans la commission
Ary Scheffer, rôle moins militant que celui de son collègue ; il venait
quelquefois à la manufacture cependant, et il s’intéressa de façon
particulière aux essais d’émaux limousins, dont son ami avait eu
l’initiative; c’est ce qui explique comment s’y est adonné un de ses
élèves préférés. Le même courant a déterminé la vocation de deux
artistes : Gobert et Cl. Popelin.

Dans l’entre-temps, Ebelmen avait engagé Philip, que nous avons
nommé déjà; — il l’avait emprunté à l’industrie, car cet émailleur,
d’une adresse remarquable, travaillait avant cela chez M. Chariot.
— 11 y a au Musée de Sèvres une buire et une coupe qu’il a faites
et qui témoignent sinon d’un goût et d’un dessin parfaits, du moins
de beaucoup de pratique. C’est lui qui désormais va diriger la partie
technique. — Il aura pour aide le sieur Robillard, le cuiseur et le
préparateur des matières premières.

Cependant si, dans le même atelier, Apoil continuait ses difficiles
tentatives d’émail sur tôle, il se livrait chez lui à des travaux moins
ingrats et moins grands : il faisait avec sa femme, Mme Apoil, de
véritables émaux limousins pour le commerce de la bijouterie et
surtout pour la curiosité, — Mrae Apoil y réussissait à ce point qu’on
les lui achetait avec mystère. Un nommé Pierrat, antiquaire, les
écoulait comme objets anciens, non sans les avoir au préalable
rayés, dépolis, salis et mutilés avec adresse.

On peut affirmer ce fait sans crainte, car ce Pierrat a subi
une condamnation pour avoir trompé M. de Montville avec des
émaux que celui-ci avait achetés pour vieux et authentiques et qui
ont eu leur place dans une grande collection.

La période de travail qui correspond aux années 1850 à 1860
marque dans l’art de l’émail une préparation lente mais profitable.
Si l’artiste s’exerce et retrouve peu à peu les procédés perdus, les
tours de mains, les hasards du feu, le chimiste continue à euirichir
sa palette. Nous avons cherché au Musée de Sèvres à distinguer les
pièces d’émail produites en ce temps-là de celles qui furent faites
ensuite; nous croyons superflu de donner ici le résultat d’une compa-
raison qu’on peut aller faire sur place, mais nous avons à signaler
surtout les travaux de M. Gobert. Encore faut-il noter que les
meilleures pièces sont parties, elles ont été offertes en présents,
et, pour juger de l’œuvre du peintre, il faudrait pouvoir retrouver
 
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