Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:
Falize, Lucien: Claudius Popelin et la Renaissance des émaux peints, [1]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0470

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
434

GAZETTE DES BEAUX-AllTS.

l’ami, le conseil, et l’avait gardé jusqu’à la fin dans son intimité la
plus étroite.

Il n’est pas douteux que c’est de leurs causeries que naquit leur
curiosité pour ces émaux. Ils avaient été à Sèvres voir ensemble
les essais d’émaux à la façon limousine et ils en comparaient les
résultats aux vieux modèles du Louvre et de Cluny. Ne pouvait-on
pas faire mieux? Il serait intéressant d’essayer soi-mème, encore
fallait-il savoir broyer les émaux, les poser, les cuire_

C’est en 1862 que Claudius Popelin s’en fut trouver Régnault,
qui était alors directeur de la manufacture. Régnault l’adressa à
Riocreux, l’éminent conservateur des collections céramiques, et à
Robert, le chef de l’atelier des peintres, qui tombèrent d’accord
pour désigner Alfred Meyer comme le plus à même de remplir les
conditions stipulées par Popelin.

Un congé régulier fut donné au peintre décorateur pour motiver
son absence. Cl. Popelin se substitua provisoirement à l’administra-
tion en convenant du prix dont il paierait les leçons de Meyer.

Ce fut un traité en bonne forme par lequel Alfred Meyer s’en-
gageait à apprendre à Popelin les procédés d’émaillerie à la façon de
Limoges et à lui donner tout son concours dans les travaux qu’il
allait entreprendre.

Et, dès l'été de 1863, un four d’émailleur est installé à Yerres,
près de Villeneuve-Saint-Georges, dans l’habitation de M. Anquetil,
le beau-père de Popelin. On est bien près de Paris, mais on n’y songe
guère; la passion de l’émail possède l’artiste, il compose ses dessins,
il broie ses couleurs, il charge ses plaques lui-même, les porte au
feu ; il ne se rebute à aucun des travaux d’atelier, il apprend à
planer son cuivre aussi bien qu’à limer et à dresser l’émail, et en
même temps il cherche, il compile de vieux ouvrages, il s’éprend de cet
art nouveau au point d’en rechercher l’histoire; rien ne l’enchante
plus que de sortir de la moufle une plaque où les rouges ont des tons
de rubis et les verts des douceurs d’émeraude qui s’allient aux blan-
cheurs modelées des chairs.

C’est ici qu’il faut expliquer comment et pourquoi Claudius
Popelin était mieux préparé qu’aucun autre pour rendre à cet art
du feu le style perdu, comment il était doué, quelle éducation il avait
reçu, où il avait puisé la science qui manquait à ses émules.

Popelin apporte une doctrine nouvelle et, dernier venu dans un
art si absolu et si précis, il y détermine une évolution complète, il
imprime sa personnalité à tout ce qu’il essaie et se fait, sinon le réno-
 
Annotationen