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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 6
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Falize, Lucien: Claudius Popelin et la Renaissance des émaux peints, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0550

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508

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

il faut trouver la forme où la pensée sera mieux comprise, et Popelin
poète, Popelin philosophe et savant, cherchait un cadre moins
grand pour y inscrire son dessin — il voulait le fixer d’une manière
ineffaçable, — il se souciait moins de l'arrangement d’une scène
que du profil d’un portrait; il le voulait précis, exact, doué de
caractère; il dut penser au bronze, au camée, à tout ce qui est
matière dure et inaltérable; il eût aimé à ciseler, à inciser, à mode-
ler et à couler en fonte. L’art des Pisans était pour le tenter, mais à
toutes ces formes la couleur faisait défaut; il avait cuit sur la
faïence ses esquisses, mais la terre lui semblait une matière com-
mune, il voulait mieux. Nous avons dit comment le hasard le mena
à Sèvres et comment il y fut mis en rapport avec Alfred Meyer,
comment il devint émailleur.

Nul mieux que lui n’était à point pour s’emparer d’un art, le
ressusciter, lui communiquer l’esprit, le charme, le sens profond
qu’il rêvait. Nous avons vu avec quelle ardeur Popelin se mit à
l’œuvre, comment il avait installé à Yères ses fourneaux, et nous
insistons sur le bon accord où vivaient le maître et l’élève, si tant
est qu’on puisse donner ces noms à Meyer et à Popelin. C’est ce titre
de maître, employé mal à propos, qui dérangea leur collaboration.

On n’avait pas perdu de temps, l’apprentissage avait été rapide;
les essais d’émail, commencés en 1862, étaient exposés l’année sui-
vante au palais des Champs-Elysées, où l’Union centrale des Beaux-
Arts venait d’ouvrir son premier concours.

On trouvera dans la Gazelle 1 un article de M. Alfred Darcel qui
signale ces émaux. Il y parle de Claudius Popelyn, Parisien (sic), et
de Julien Robillard, et il exerce sa verve moqueuse sur ce dernier,
qui est l’auteur des faux Léonard et des Penicaud dont on venait
souvent lui proposer l’achat. Il est étrange que ce même Robillard,
qui était employé à Sèvres, et qu’avec lui Meyer-Heine, Mme Apoil
et Alfred Meyer restent mêlés à ces vilaines opérations de tru-
quage ; on regrette que des artistes appartenant à la Manufacture de
l’Etat se soient prêtés si longtemps à cette compromettante besogne.

Dans le journal La France des 11, 18 et 25 novembre 1863, on
pourra lire une suite d’articles très habilement écrits par le comte
Horace de Viel-Castel, sur l’art de l’émail peint. Ils sont suivis
des lettres de Cl. Popelin et de Meyer où s’explique et s’accentue
leur différend.

I. Tome XV, lre période, page 485.
 
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