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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 2
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Mantz, Paul: Largillière, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0109

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

supplémentaire avait été tapissée d’un damas de Gênes cramoisi.
Sous un dais à crépines d’or était un portrait du roi de grandeur
naturelle, œuvre de Rigaud. Yis-à-vis était le portrait du dauphin
par Poerson ; à la droite du roi, celui du duc de Bourgogne et plus
loin celui de la duchesse, dû au pinceau de Gobert; enfin à l'autre
bout de la salle étaient, d’après la description du Mercure, les por-
traits de messeigneurs les ducs d’Anjou et de Berry faits par le sieur
de l’Argillière. Le roi se trouvait ainsi en famille : il fut enchanté.
C’est la première fois que Largillière fut exposé à côté de Rigaud, qui
allait devenir son collègue à LAcadémie et qui s’annonçait comme
un redoutable rival. Ils étaient à peu près du même monde et chas-
saient sur le même terrain. Cette rivalité dura jusqu’à la mort de
Rigaud (1743), mais il ne paraît pas qu’elle ait compromis jamais la
cordialité de leurs relations.

Bientôt s’ouvrit l’exposition que PAcadémie préparait au Louvre,
et qui eut lieu en 1699. Nous avons le catalogue de ce Salon, dont
l’analyse est dans Florent-le-Comte, d’autant plus précieuse que
l’auteur indique certains tableaux dont ne parle pas le catalogue
officiel et y ajoute quelques explications fort opportunes. Ainsi
Largillière avait profité de l’occasion pour exposer un de ses tableaux
de l’Hôtel de Avilie. Le catalogue académique désigne seulement « le
grand tableau de messieurs de Ville, peint par M. de Largillière. Pas
d’autres détails. On reste perplexe, car on pourrait croire d’abord
au festin offert par les échevins à Louis XIV. Florent-le-Comte
corrige cette confusion possible. 11 s’agissait du Mariage du duc de
Bourgogne. Nous avons reproduit plus haut le passage instructif qui
nous apprend que le prévôt des marchands et les échevins figuraient
dans ce tableau. A côté de cette œuvre à base historique, Largillière
exposait des portraits, ceux du marquis de Liancourt, en pied, de
Lambert de Torigny, de sa femme et de leur fils, président des
enquêtes, de M. de Monbron, gouverneur de Cambrai, de M. Aubry,
maître des comptes, de Mlle Isolis, de M. de la Touane, trésorier de
l’extraordinaire des guerres, deM. de la Roue, dont nous ignorons le
titre. A ces portraits, s’ajoutaient ceux de Roettiers, graveur général
des monnaies, et de sa femme, et un Saint Pierre, œuvre d’imagination
que Florent-le-Comte nous donne comme un tableau carré de grandeur
ordinaire. Ainsi, on le voit, Largillière reste un peu en dehors du
monde de la cour; il peint des magistrats, des fonctionnaires, des
amis.

A ces œuvres, il faudrait peut-être en ajouter quelques autres qui
 
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