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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 2
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Mantz, Paul: Largillière, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0111

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•102

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

n’ont pas été exposées. Ainsi, nous connaissons, par une gravure de
Y an Schuppen, un portrait de Nicolas Foucault marquis de Magny,
d’après Largillière. Foucault, quifutintendantde Languedoc, du Béarn
et de Normandie, et de plus collectionneur de médailles, est mort
le 17 février 1721. Son portrait doit être de la fin du xvne siècle 1.

Pendant l’exposition de 1699, Largillière fit une chose grave. Il
se maria. Le 14 septembre, alors qu’il demeurait encore rue Sainte-
Avoye, il épousa, à Saint-Barthélemy, Marie-Elisabeth Forest, fille du
paysagiste Jean Forest, un confrère de l’Académie. Elle lui donna
plusieurs enfants, et comme nous les retrouverons plus tard dans des
portraits, il n’est pas mauvais de les connaître.

D’après les registres des anciennes paroisses compulsés par Jal,
nous trouvons deux filles et un garçon. La première des filles fut
baptisée à Saint-Merry, le 23 janvier 1701. C’est Elisabeth-Margue-
rite, qui épousa Jacques de Faverolles, contrôleur des payeurs des
gages des officiers de la chambre des Comptes. La seconde, qu’on
appela Marguerite-Elisabeth, fut baptisée le 27 mars 1703; enfin ces
jeunes filles eurent un frère, Nicolas, dont le baptême eut lieu le
21 août 1704. Ces trois enfants sont représentés, nous le croyons,
dans le portrait de famille de Versailles. On se rappelle ce tableau.
Largillière, devant son chevalet, fait le portrait de sa mère assise
dans un fauteuil derrière lequel sont debout sa femme et ses deux
frères, dont l’un porte le costume de Feuillant. A gauche, trois petites
filles, mais ici il ne faut pas prendre le change : il faut savoir lire le
texte : il n’y a en réalité que deux filles, Elisabeth-Marguerite et
Marguerite-Elisabeth, le troisième enfant ne peut être que Nicolas
qui, en ses premières années, porta d’abord le costume de fille. Telle
est du moins notre conjecture.

Quant à ce jeune Nicolas, il n’apparaît pas clairement dans l’his-
toire. Horace Walpole parle d’un fils de Largillière qui aurait été
conseiller au Châtelet de Paris et commissaire à Neuf-Brisach, et il
ajoute qu’il aurait fait des pièces pour l’Opéra-Comique et pour la
Foire. D’un autre côté le Nouveau Dictionnaire historique (1779) prétend
qu’un des fils de Largillière, mort en 1742, a laissé quelques pièces de
théâtre. Enfin Georges Wille raconte qu’ayant, en 1738, apporté des
gravures au vieux peintre, celui-ci l’envoya à son fils, «qui exerçait un
emploi civil » et qui le força d’accepter quatre louis d’or (I. 71). Ces

1. Ce porlrait nous est révélé par une note de M. Maurice Tourneux. Dubois de
Saint-Gelais, Histoire journalière de Paris, 1885, p. 92.
 
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