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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Saglio, Edmond: Alfred Darcel
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0168

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

fut une sorte d’échange qui l’en fit sortir. Au mois d’avril 1871,
M. Jules Simon, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts,
me fit l’honneur de m’envojrer à la manufacture des Gobelins pour y
réparer les désastres et y remettre l’ordre après les incendies de la
Commune. J’y restai sept mois, sous l’autorité nominale du vénérable
M. Chevreul, qui gardait, confiné dans son laboratoire des teintures,
le titre d’administrateur provisoire.

L’administrateur définitifne fut nommé qu’au mois de novembre.
Ce fut Darcel; à lui revient l’honneur d’avoir mené à bien la réorga-
nisation des ateliers et des écoles, le relèvement des bâtiments rui-
nés, la reconstitution du musée des tapisseries. Pendant quatorze ans
il a gouverné d’une main ferme et paternelle cette paisible et labo-
rieuse petite population des Gobelins; il ne l’a plus quittée que le
jour où il fut chargé de la direction du Musée de Cluny, en 1885, à
la mort de M. Du Sommerard.

Ce jour-là tout le monde applaudit au choix fait par le gouverne-
ment, qui mettait dans sa place l’homme vraiment fait pour la rem-
plir. Sa vie entière d’archéologue et d’administrateur l’avait pré-
paré à sa nouvelle fonction. On peut dire qu’il y a fait — pendant
un temps trop court — tout ce qu’on avait droit d’espérer, tout ce
qu’on attendait de lui. Le Musée a été agrandi, ordonné, éclairci par
un classement intelligent mis à la place de ce qu’on y appelait avant
lui un « somptueux désordre ». Des acquisitions et des dons, quel-
ques-uns provoqués par lui, ont enrichi les collections. Il faut au moins
rappeler, parmi ceux qui font le plus d’honneur à son initiative,
les belles épées du peintre Edouard de Beaumont et les portraits
de Claude de Lorraine et de sa femme Antoinette de Bourbon, peints
en émail par Léonard Limosin, achetés à l’hôpital de Joinville au
prix de 45,000 francs; dans peu de jours, on pourra voir exposées les
dernières acquisitions faites à la vente de la collection Spitzer,
et tout le inonde sera d’accord pour approuver le choix judicieux de
Darcel, qui a fait entrer dans le Musée les pièces qui lui convenaient
le mieux.

Il les connaissait de longue date, il les avait souvent vues et
maniées dansles salons delà rue ADllejust. Les lecteurs delà Gazelle
des Beaux-Arts peuvent se rappeler ce qu’il a écrit en 1882 et 1888
sur les ivoires, les fers, les cuirs et l’orfèvrerie de cette collection.
Qu’ils veuillent bien se souvenir encore de tant d’autres articles,
dont l’énumération seule demanderait plusieurs pages, sur des
sujets si variés, qui se suivent d’année en année dans les livraisons
 
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