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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 3
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Pératé, André: Études sur la peinture siennoise, [2]: Duccio
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0211

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DUC CIO.

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que Rio a remarqué et loué comme il convient, doit avoir été peint
peu de temps après le grand tableau du Dôme, dont il reproduit de
très près plusieurs figures, entre autres l’exquise sainte Agnès.

On a fort justement observé de Fra Angelico que dans ses plus
grandes œuvres il avait porté un art de miniaturiste. On en peut
dire autant de Duccio ; et, bien qu’il n’existe pas de miniatures qui
soient évidemment de sa main, comme il y en a de la main de
Simone ou des Lorenzetti, on ne peut douter qu’il se soit formé dans
la pratique de l’enluminure. Il en a les procédés, il en a l’attentive
minutie et la souple délicatesse. La miniature, bien mieux que la
fresque, se prête à l’étude très fine du sentiment ; c’est un instrument
d’observation patiente. Duccio en a développé les qualités subtiles,
et, ce qui est merveilleux, il a introduit le plus grand style en des
cadres si restreints. Serviteur fidèle des traditions chrétiennes, des-
sinateur zélé, orfèvre plus encore que coloriste, à bien des points
de vue Duccio est donc, si l’on veut, un artiste byzantin; mais c’est
aussi, par l’émotion, par le sens dramatique, un maître de la même
race que Giotto; ces compositions qu’il trouvait presque faites, mais
trop souvent froides et banales dans les manuscrits grecs, il leur a
donné la vie, il les a incorporées au génie italien. Honorons celui
qui le premier montra au peuple dévot de Sienne, avec une vérité
due à Dinstinct du cœur aussi bien qu’à l’étude, le charme de la
Madone jeune et souriante, et l'infinie souffrance de Jésus crucifié.

ANDRÉ PÉRATÉ.

X. — 3e PÉRIODE.

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