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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 4
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Maindron, Maurice: La collection d'armes du Musée d'Artillerie, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0302

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COLLECTION D’ARMES DU MUSÉE D’ARTILLERIE. 289

Il y eut, du reste, au commencement du xvne siècle, en notre
pays, une sorte de renaissance dans l’art de l’armurier, où les
artistes cherchèrent à réagir contre la décadence amenée par l’art
jésuite et diverses autres causes. Mais ces tentatives furent de courte
durée et le succès ne les couronna pas comme on aurait pu s’y
attendre. Peut-être était-on fatigué de ces débauches de luxe dans
lesquelles étaient tombés les gens de guerre pendant la seconde
moitié du xvie siècle, peut-être aussi les fortunes plus timides ne
s’épuisaient-elles plus en ces montres chevaleresques dont les entrées
du roy Henri II à Lyon, du roy Charles IX à Paris avaient étalé la
richesse. Louis XIII, cependant, favorisa de tout son pouvoir l’art do
l’armurier ; il collectionnait de belles armes et quoique amateur
comme pas un de riches arquebuses et de fastueux mousquets, il ado -
rait les armures complètes dont on commençait à rejeter une à une
les pièces. Par une singulière ironie du sort, c’est justement de ce roi
qui vécut à l’époque de la décadence de la panoplie, que nous possé-
dons le plus de harnois, dont un complet de gendarme, pour l’homme
et le cheval.

Tel qu’on peut la voir, tout en arrière de la chevauchée des
hommes d’armes du Musée, cette armure de Louis XIII est encore
d’un assez beau type. L’armet a le profil un peu camard et la crête
de cet armet, avec sa fleur de lis dorée est d’un effet décoratif assez
pauvre. Mais ce harnois blanc, avec ses bandes gravées et dorées, 11e
manque point d’élégance, non plus que celui du cheval, très complet,
car il ne compte pas moins de dix-neuf pièces. Sur une des bardes
de croupe est une marque ROM sous un globe surmonté d’une croix,
marque qui fut, sans doute, celle de quelque armurier romain
fournisseur des papes. Elle est intéressante à retrouver ici car elle
existe, mais encore plus nette, sur un chanfrein de la collection
Riggs , chanfrein qui paraît dater des premières années du xvi°
sinon de la fin du xv° siècle.

Le chanfrein du cheval de Louis XIII est fait de nombreux
morceaux rapportés ; la défense de museau relevée en bec, les menins
d’oreilles, les coquilles des yeux, d’autres pièces encore ont été
rivées après coup sur un frontal qui est peut-être plus ancien. Une
série de pièces permet de changer l’armure de l’homme pour combattre
à pied ; cette série est dressée sur un socle (G. 124). Elle comporte :
une bourguignote à avance mobile, avec une crête en cimier détaché,
d’une vilaine forme ; au droit du timbre, un mufle de lion repoussé
donne quelque saveur à ce casque d’une composition assez médiocre;
— 3e PÉRIODE. 37

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