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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 4
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Maindron, Maurice: La collection d'armes du Musée d'Artillerie, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0303

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290

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

— un grand hausse-col, — deux brassards, — deux cuissots avec
genouillères se bouclant sur les bottes, — une rondache dont Tumbo
présente le même mufle de lion que sur le casque. Ce harnois se
complète par un collet de buffle à taille courte et à basques réduites.

La gravure des bandes dorées n’est point mauvaise, mais les
ornements manquent de largeur, ils sont lourds tout en visant à la
légèreté, car ils cherchent à imiter de petites broderies bordant les
diverses pièces.

De quelle fabrication est ce harnois si complet? Il est difficile de
le dire. L’armure de cheval est peut-être ancienne, et alors on l’aurait
ornée de gravures après l’avoir remaniée. Nous connaissons deux
armuriers du roi Louis XIII, d’abord Vincent Petit, orfèvre-
sculpteur, enrichisseur d’armes et fourbisseur, auquel en 1624 une
ordonnance royale avait accordé un logement dans les galeries du
Louvre ; c’est ensuite Guillaume Petit, cité en 1637 comme four-
bisseur d’épées du roi et enrichisseur d’armes de toutes sortes,
offensives et défensives. Faut-il attribuer à ces Petit le harnois du
roi? Faut-il en faire honneur à des armuriers italiens, auxquels
Cosme ou quelque autre des Médicis aurait commandé une panoplie
pour le fils de Marie? Nous pensons que des Italiens auraient conçu
et exécuté une œuvre meilleure, car à cette époque il existait en
Toscane des armuriers habiles et dont nous ne tarderons pas à
parler.

C’est peut-être aux Petit qu’il faut rapporter l’épée du même
souverain dont la garde d’acier à triples branches est incrustée d’or
et de camées représentant trente-quatre rois de France dont le
dernier est Henri IV. La fusée est en acier ; le pommeau arrondi est
déjà dans les formes de décadence. Cette épée assez belle a une bonne
lame de Tolède signée et datée, quelque cadeau sans doute du roi
d’Espagne, car on ne laissait pas sortir sans autorisation ces lames
renommées de la Péninsule. Aussi les Allemands, qui en forgeaient
pourtant d’aussi bonnes, sinon de meilleures, s’efforçaient-ils de les
contrefaire, imitant les signatures des espaderos fameux, ce qu’ils
ne faisaient pas sans fautes d’orthographe extraordinaires. La lame
de l’épée de Louis XIII paraît très pure, elle porte : de silbestre
N1ET0 et : EN TOLEDO ANNO 1614.

Nous figurons ici le second harnois du roi Louis XIII non pour
son mérite artistique, mais pour l’originalité de sa forme typique
nous montrant bien ce qu’était le vrai harnois de guerre à l’époque
de la guerre de Trente ans. Il est d’acier noirci, d’une forte épais-
 
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