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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 4
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Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 14
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0357

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342

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

conquérir l’ensemble de la pièce. Une des parois qui s’appuyait sur
l’ancien hôtel de Lambert était demeurée en place fermée par une cloi-
son provisoire pour servir d’agence aux travaux. Le nouvel architecte
de la Bibliothèque, M. Pascal, a très ingénieusement réparé dans la
mesure du possible le vandalisme de Labrouste, en remontant dans une
des pièces du rez-de-chaussée servant d’antichambre à Ladministrateu r
général, les deux portraits de souverains et les quatre sujets de Bou -
cher, avec ce qui subsistait des ornements en bois sculpté. Les six pein-
tures de Natoire et de Van Loo sont maintenant appendues à contre-
jour dans la galerie des manuscrits, mais ces oeuvres décoratives
n’offrent qu’un médiocre intérêt, aujourd’hui qu’elles sont isolées des
boiseries qu’elles complétaient. Les tables de bois doré qui soutenaient
les médailliers ont été plus heureuses et on les retrouve dans le nou-
veau cabinet où, malgré leur richesse, elles n’ont plus la même
valeur artistique que dans leur ancien milieu. Ce département con-
serve également plusieurs spécimens des belles consoles de corniches
en bois, dessinées par Robert de Cotte, et dans les magasins on a
déposé quelques fragments des magnifiques rampes d’escaliers qui
ont été vendues à l’encan.

L’hôtel de Tubeuf et la façade longeant la rue Vivienne compo-
sent un des monuments les plus complets que Paris ait conservés de
l’architecture du xvne siècle, si originale avec ses combles aigus, ses
murailles de briques et ses chaînages de pierre. Le fronton du pavil-
lon avançant dans la grande cour a pu échapper à la proscription qui
l’avait atteint; il est orné d’un bas-relief symbolisant les Arts et les
Sciences. La porte d’entrée sur la rue des Petits-Champs montre
encore ses deux vantaux sculptés et son marteau en fer forgé qui
n’ont pas été touchés. Dans l’intérieur, une des pièces de l’hôtel
Tubeuf qui fit ensuite partie de l’ancienne salle des manuscrits est
décorée d’un plafond, sur le fond doré duquel se détache un sujet
mythologique, dont on peut attribuer la remarquable peinture à Simon
Vouet. La collection des sculptures antiques du cardinal était dispo-
sée dans une longue galerie à voûte surbaissée et décorée d’orne-
ments en grisaille, dont les grands compartiments attendent des
peintures qui sont absentes ; elle est occupée aujourd’hui par les col-
lections du Cabinet des estampes. Au-dessus s’étend une seconde gale-
rie où sont exposées les raretés les plus précieuses de la calligraphie,
de l’imprimerie et de la reliure. Elle abritait jadis les plus belles
toiles du cardinal, qui avait réuni une admirable collection d’œuvres
d’art de toute sorte. Cette galerie, restaurée récemment, est sur-
 
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