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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 4
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Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 14
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0358

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L’ART DÉCORATIF DANS LE VIEUX PARIS.

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montée d’une grande voûte sur laquelle Romanelli a peint Apollon et
Daphné, Vénus clans son char, le Parnasse, le Jugement de Pâris, Nar-
cisse, Vénus et l’Amour, Jupiter et les Géants, la Ruine cle Troie, VEnlè-
vement d’Hélène, VEnlèvement cle Ganymède, Rémus et Romulus, et deux
autres sujets mythologiques, dans ce style froid dont nous avons
déjà rencontré l’équivalent en parcourant les appartements d’Anne
d’Autriche au Louvre. Les paysages des embrasures des fenêtres et
les niches demi-circulaires qui leur font vis-à-vis sont de Grimaldi,
dit le Bolognèse. Les murs sont revêtus d'une tenture simulée aux
chiffres et aux faisceaux de Mazarin, dont la couleur criarde et la
composition manquent d’accord avec la décoration générale. Les belles
armoires sculptées qui renfermaient les livres du cardinal ont été
transportées dans l’ancien collège des Quatre-Nations, où elles con-
tiennent encore les richesses de la Bibliothèque mazarine.

M. Victor Advielle a signalé 1 la rampe d’escalier et les boiseries
dorées de l’Hôtel des Hautes-Alpes (n° 12), qui était autrefois l’une
des dépendances du Palais-Royal. De l’autre côté de la rue Riche-
lieu (n° 21), le financier Dodun avait fait bâtir et disposer par Cham-
blin, un des plus habiles décorateurs du xvme siècle, un grand hôtel
donnant également sur la rue de la Fontaine-Molière, qui, après
avoir été possédé par Foucault, intendant de la généralité de Rouen
et grand amateur d’antiquités, a donné successivement asile au café
de la Régence, au cercle de la presse scientifique et au costumier
Babin. Un spacieux escalier à rampe de fer, orné de consoles, de
voussures, de panneaux, d’une corniche et d’une figure en bas-relief
supportant une lanterne centrale en pierre sculptée, y conduit aux
appartements du premier étage dont les boiseries, symbolisant les
quatre parties du monde, ont été démontées et vendues au baron
Ferdinand de Rothschild. Le propriétaire M. ITuillier a fait en même
temps enlever plusieurs motifs décoratifs qu’il a placés dans la mai-
son qu’il habite. Un grand salon revêtu de panneaux sculptés dont
les médaillons représentent les Divers Arts cle la musique, de la plus
charmante exécution, est resté en place, au rez-de-chaussée2, ainsi
qu’une chambre à coucher à ruelle et à balustrade, et qu’une salle à
manger ornée d’une niche dans le style Louis XV.

Notons, en remontant la rue Richelieu jusqu’au boulevard, le

1. Bulletin des Amis des Monuments parisiens, 1886, n° 4.

2. Cette décoration vient d'être acquise par M. le marquis de Rretcuil pour
son hôtel de l’avenue du Bois-de-Beulogne.
 
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