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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 5
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Hermant, Jacques-René: L' art a l'exposition de Chicago, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0434

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418

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Extérieurement la maison américaine, comme la maison anglaise,
ressemble plus à une villa qu’à un hôtel.

On y craint si peu le visiteur importun, la personne qui vient
demander monsieur «pour affaires », que l’on entre toujours directe-
ment du porche, auquel on accède par quatre ou cinq marches, dans
le hall, sorte de grand vestibule où se trouve le départ de l’escalier.
C’est en général la pièce la plus vaste de la maison; elle sert aux
réunions des enfants et même des parents en temps ordinaire; elle
s’éclaire sur la façade, ainsi d’ailleurs que les principales pièces, par
un bow-window fermé de grandes glaces descendant jusqu’au sol.

Tout autour sont groupés, suivant le degré de fortune du pro-
priétaire, les salons, le fumoir, la bibliothèque, la salle de musique,
la salle à manger, etc... ; au-dessus, les chambres.

Du côté de la voie publique ou des voisins, aucune clôture. Un léger
bahut en pierre entoure le terrain au milieu duquel s’élève l’habi-
tation et en indique les limites. Le terrain lui-même est nu, semé de
gazon, avec à peine un arbre ou deux et quelques fleurs pour tout
ornement. En arrière, les communs, si le propriétaire a chevaux et
voitures ; nulle part une barrière ou une fermeture quelconque qui
indique l’intention de se protéger des regards indiscrets. On croirait
voir des maisons de campagne, posées à même les pelouses d’une sorte
de propriété commune dans laquelle tout le monde se connaîtrait et
n’aurait aucune raison de chercher à s’isoler. Si l’enfant joue dehors,
il est libre, la fille comme le garçon; la chaussée lui est ouverte.

Si l’accès delà maison est absolument délivré de toute entrave, en
revanche, son aspect extérieur est assez rébarbatif. L’emploi très
répandu de granits et de pierres dures d’une taille extrêmement
coûteuse a motivé la mode de ce bossage un peu brutal, taillé à la
masse et au poinçon, qui donne à certaines constructions civiles de
l’époque romane l’air de forteresses bourgeoises. L’on sent d’ailleurs
un peu partout que nos confrères d’outre-mer sont sous l’impression
de l’art roman.

Primitifs eux-mêmes, travaillant pour une race primitive, ils
sont surtout tentés de chercher leurs effets dans une silhouette plus
ou moins mouvementée, négligent volontiers les délicatesses exté-
rieures et ne détestent pas de donner à leurs façades un caractère
de résistance qui porte les traces de l’époque, récente encore, où la
lutte avec les premiers possesseurs du sol obligeait les conquérants
à se tenir sur la défensive.

Comme, toutefois, ce besoin n’existe plus, le désir de donner aux
 
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