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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 5
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Falize, Lucien: Claudius Popelin et la Renaissance des émaux peints, [4]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0453

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•436

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

lui en commanda un autre. Tous deux sont passés en Angleterre.

Remarquons donc que nos cinq émailleurs : Gobert, Popelin,
Meyer, Lepec et Courcy, sont tous sortis des ateliers de peintres et
que chacun tirant à part, a cherché sa manière propre en empruntant
des modèles aux maîtres. Gobert est l’élève de Delaroche et il imite
le style de son ami Hamon. Popelin est l’élève de Picot et de
Ary Scheffer : il cherche ses inspirations chez les Italiens. Meyer
est l’élève de Picot et l’ami d’Émile Lévy, c’est celui-ci qui lui
dessine ses cartons. Lepec a travaillé chez Flandrin et il emprunte
ses compositions à Lechevallier-Chevignard. Enfin Courcy, l’élève
de Picot encore, s’en va, mieux avisé, plus clairvoyant, deman-
der à Gustave Moreau ses aquarelles; il comprend que le véri-
table maître de l’émail, celui qui donnera à cet art ressuscité sa
direction, son harmonie, sa forme, son dessin poétique et inquiétant,
c’est lui. Il est intéressant de noter que dès le début, dès son premier
essai, Courcy a vu juste.

Mais a-t-il trouvé la façon de rendrela composition du maître? A-t-il
réussi à la traduire comme il fallait? Nous prononcerons plus tard.

L’Exposition universelle de 1867 se prépare, elle excite toutes les
intelligences, met en travail toutes les formes du talent. Y trou-
verons-nous à comparer nos artistes? Les orfèvres, les céramistes,
les bronziers, les ébénistes vont sans doute leur demander une part
de collaboration. En effet, tous les ateliers sont en gestation, et les
industriels vont à Sèvres chercher l’aide des peintres dont ils ont
vu les œuvres. Rousseau pour la céramique, Fourdinois pour les
meubles, Barbedienne pour les bronzes, Boucheron pour les bijoux,
Baugrând pour l’orfèvrerie, Braquenié pour les tapis, quêtent des
idées et les trouvent. Deux années sont employées à la préparation
du grand événement et, dans l’intervalle, nous voyons surgir quel-
ques émaux encore qu’il est utile de signaler.

Mrae Apoil, qui négligeait l’émail pour composer et peindre magis-
tralement sur porcelaine les fleurs dont elle décore les vases de
Sèvres, consent à faire une jolie plaque émaillée sur cuivre :
«le Génie des Eaux» qu’on voit au Salon de 1866. Sa fille, qui est son
élève, s’essaie dans le même art, mais semble avoir reçu des conseils
de Meyer. Courcy expose à côté d’elles l’Œdipe. Gobert enseigne
à sa sœur. Grisée continue à faire dans l’ombre de faux Petitot pour
les Anglais, mais il apporte chaque année quelque fine miniature,
mettant au service des vanités bourgeoises les procédés d’émail qu’il
s’approprie en copiant les portraits du grand siècle. Meyer achève
 
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