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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 6
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Hermant, Jacques-René: L' art a l'exposition de Chicago, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0459

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U2

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

dont la silhouette est aussi compliquée que peu rassurante et qui
paraissent prêtes à perdre l’équilibre au souffle des tempêtes d’un
lac rarement clément?

Pourquoi surtout ce petit arc de triomphe que les proportions
monumentales du portique rendent encore plus mesquin, alors que
l'on eût rêvé la Porte Marine de l’Exposition recouverte par quelque
gigantesque arcade digne de cette Amérique qui ne doute de rien?

N’eût-il pas même beaucoup mieux valu interrompre franchement
le portique et laisser librement apercevoir l’horizon infini du lac
que partout l’on s’est appliqué à cacher comme si Chicago était
honteuse de cette mer qui n’en est pas une? Après tout, peut-être
a-t-on voulu que rien ne vînt détourner l’attention des visiteurs du
spectacle qu’on leur avait préparé? Peut-être a-t-on craint l’attirance
particulière qu’exerce sur notre œil la vue de l'immensité au point
qu’il se fixe obstinément sur elle et ne peut plus s’en détacher? Et
puis, si vaste que soit l’œuvre de l’homme, n’eût-elle pas paru bien
mesquine à côté de celle de la nature?

Quelque discuté qu’il soit à cause de sa place, le péristyle qui
précède l’Exposition du côté du lac n’en est pas moins l’une des
meilleures œuvres, sinon la meilleure que nous soyons appelé à y
rencontrer. Elle fait grand honneur à son auteur, M. C.-B. Atwood,
de Chicago, auquel nous sommes d’autant plus heureux de décerner
cet éloge, que nous le trouverons ailleurs coupable d’un plagiat peu
pardonnable à un homme de talent.

A droite de l'entrée, le Palais des Manufactures étend jusqu’à perte
de vire la masse de son immense nef, aussi large que notre Galerie des
Machines, dont elle n’est qu’une assez malheureuse imitation, et de
vingt mètres plus haute qu’elle, entourée de bas côtés dont la façade
extérieure présente une succession monotone d’arcades très simples
interrompue sur les axes et dans les angles par des pavillons repro-
duisant textuellement les arcs de triomphe de la Rome antique.

Ici pas le moindre effort d’imagination ni de composition, pas
une idée neuve, tout est copié : depuis les décorations des tympans
des arcs jusqu’aux socles des mâts sur la balustrade que notre
confrère et ami M. Eormigé ne retrouverait pas sans tristesse repro-
duits par des ouvriers malhabiles.

Nous n’insisterons pas sur l’intérieur, qui est certainement, de
tous les palais de la World’s Fair, celui qui est composé avec le moins
d’entente des exposants, ni sur ce malheureux premier étage, situé
à peine à six mètres au-dessus du rez-de-chaussée, qui étend sur
 
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