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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 6
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Hermant, Jacques-René: L' art a l'exposition de Chicago, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0460

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L’EXPOSITION DE CHICAGO.

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tous les bas-côtés son ombre malencontreuse et contraint à y faire
usage de la lumière électrique en plein midi. Ce palais a été con-
damné par tous ceux qui ont été appelés à s’y installer, et nous
croyons qu’il prouve pour la seconde fois, d’une façon tout à fait
définitive, que le système des nefs colossales est absolument défavo-
rable aux produits exposés, surtout lorsqu’il s’agit des industries
d’art. Il faut en réserver l’usage pour les gares de chemins de fer,
où elles sont bien plus à leur place.

M. Geo.-B. Post, de New-York, a voulu amplifier et habiller notre
galerie des Machines, il n’a produit qu’un Palais de l’Industrie
presque aussi manqué que son ancêtre, celui des Champs-Elysées.

En arrière du palais des Manufactures, c’est-à-dire après avoir
traversé le bras droit du canal, se trouvent les palais de l’Electricité
et des Mines, traités l’un et l’autre dans une architecture bâtarde,
inspirée des Thermes romains et de la Renaissance italienne.

Au palais de l’Electricité, MM. Van Brunt et Howe, de Ivansas-
City, se sont appliqués particulièrement à mouvementer leur
silhouette, à rendre leur architecture aussi légère que possible tant
à l’intérieur qu’à l’extérieur. Les pignons qui terminent les vaisseaux
de la nef centrale en forme de croix grecque, sont flanqués de deux
pylônes carrés supportant des campaniles percés à jour qui don-
nent à l’ensemble un aspect d’église italienne du xviie siècle. Aux
angles, les mêmes pylônes surmontés des mêmes campaniles viennent
encore déchiqueter la silhouette et déconcerter l’œil, que les lignes
très calmes et très reposantes de l’ordonnance inférieure préparent
peu à une pareille abondance de pinacles et de clochetons.

Par opposition avec ses voisins, auxquels on doit reconnaître une
certaine légèreté de main, M. S.-S. Beman, de Chicago, auquel est
échu le soin de loger les Mines et la Métallurgie, s’est laissé entraîner
un peu loin dans l’expression de puissance qui convenait d’ailleurs
assez bien à son sujet. Son architecture se ressent visiblement de la
pesante main de fer qui s’étend sur l’art allemand moderne, et couvre
d’un voile de tristesse et de lourdeur les œuvres de ses plus brillants
artistes.

A gauche de l’entrée et faisant pendant aux trois édifices dont
nous venons de parler, sont installés : l’Agriculture et les Machines.
Encore deux grands palais ; dont le premier est placé symétrique-
ment à celui des Manufactures, tandis que le second occupe à lui
 
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