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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 6
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Hermant, Jacques-René: L' art a l'exposition de Chicago, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0463

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44 G

GAZETTE DES BEAUX-A11TS.

palais des Machines, qui est certainement l’un des plus intéressants
édifices de la World’s Fair.

MM. Peabody et Stearns, de Boston, ont beaucoup étudié la Renais-
sance espagnole, ils se sont même peut-être un peu trop souvenus, dans
la décoration de leurs coupoles d’angle, de ses richesses compliquées
et de son amour pour le petit détail. Mais on ne peut que louer sans
réserve leurs grands porches d’entrée, bien détachés sur un large
nu reposant l’œil et le conduisant sans effort aux deux campaniles
ajourés dont les flèches aiguës pointent délicatement vers le ciel et
viennent supporter de légères figures qui, sans contorsions cette fois,
ouvrent leurs ailes et semblent prêtes à s’envoler dans l’infini.

L’ordonnance générale de la façade se compose d’une simple
galerie d’ordre corinthien, entourant tout le palais, dont le rez-de-
chaussée percé d’arcades vigoureuses fait une juste opposition avec
les finesses du premier étage. Tout est bien senti, fin de détail, pas
trop grand d’échelle, et gagnerait certainement à ne pas se trouver
dans le voisinage des énormités qui l’entourent.

Nous n’avons pas encore parlé du Dôme, de cette coupole isolée
au milieu de la large esplanade qui s’étend en arrière de la pièce
d’eau, depuis la fontaine monumentale jusqu’à la gare centrale. C’est
qu’ici nous avouons sincèrement notre embarras.

Nous ne sommes plus en présence d’un inconnu, il s’agit de dis-
cuter l’œuvre d’un maître, d’un homme qui a contribué plus que tout
autre au développement de l’architecture en Amérique depuis un
demi-siècle et qui s’est signalé aussi bien par ses œuvres que par son
amour pour notre pays, où il a fait ses études. Nous voudrions parler
de M. Richard M. ITunt, de New-York, avec la même franchise que
nous l’avons fait jusqu’ici, et nous craignons que notre respect et
l'affection que lui portent beaucoup d’entre nous, ne nous en laissent
pas la liberté.

Cette œuvre capitale qui domine de sa haute taille tout le Jackson-
Park, témoigne hautement de la science et de l’habileté de celui qui
l’a conçue. Il n’j^ a plus ici ni maladresses qui choquent, ni fautes de
détail qui dénoncent l'inexpérience de l’architecte. Tout est pondéré,
voulu et d’un équilibre parfait. Chaque partie est savamment étudiée;
la courbe du dôme est heureuse, sa décoration brillante présente par
certains points des analogies (lointaines d’ailleurs) avec le Dôme des
Invalides; en somme, il serait difficile de formuler une critique
précise. D’où vient cependant que l’œil n’est pas satisfait?
 
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