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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 10.1893

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Nr. 6
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Hermant, Jacques-René: L' art a l'exposition de Chicago, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24663#0476

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L’EXPOSITION DE CHICAGO.

459

La Belgique dont plusieurs grands peintres se sont abstenus,
l’Espagne qui n’a envoyé qu’un très petit nombre de tableaux, parmi
lesquels il n’y a guère à signaler que deux toiles de Madrazo, la
Russie dont les envois sont fort restreints, n’offrent pas grand sujet
d’étude; non plus, d’ailleurs, que la Suède et la Norvège dont l’Expo-
sition ne présenterait qu’un intérêt bien médiocre si elle ne com-
prenait les œuvres d’un artiste digne de figurer en meilleure
compagnie : le peintre Zorn dont le talent fin et délicat ne saurait
être passé sous silence.

Mais nous ne voudrions pas terminer sans signaler tout parti-
culièrement deux pays qui ont fait à Chicago un effort considérable
et qui y ont remporté un grand succès.

La Hollande avec Hubert Tros, Mesdag, Israëls, Ter Meulen et
plusieurs autres artistes de grand talent, a montré une fois de plus
combien est resté vivant chez elle le culte de l’art et combien ses
deux Ecoles, Tune classique, l’autre réaliste, tout en poursuivant un
idéal different, continuent à lutter bravement pour conserver à leur
pays le rang élevé qu’il occupait autrefois.

Quant au Japon, qui n’est plus maintenant considéré chez nous
que comme le pays où l’on fabrique des kakémonos à bas prix et des
vases de pacotille pour les magasins de nouveautés, cela a été pour
nous un véritable régal en même temps qu’une complète surprise, de
passer en revue les compositions d’une intensité si puissante, d’une
vigueur de dessin et de caractère si étonnante que plus de soixante-
dix artistes ont envoyées à Chicago. Ils ont prouvé que l’art japonais
moderne est capable de faire autre chose que de la décoration de porce-
laines, de laques ou d’étoffes et qu’il sait, tout en restant absolument
personnel dans ses procédés d’exécution et de composition, s’élever
à des hauteurs insoupçonnées et produire des œuvres qui sont
encore lettre morte pour la plupart d’entre nous.

Si nous nous sommes un peu longuement étendu sur la peinture,
c’est qu’il y a dans toutes les sections une très grande disproportion
entre les envois de sculpture et ceux de peinture. Il n’en faut guère
chercher la cause ailleurs que dans les frais énormes que nécessite
l’expédition de marbres, de bronzes, ou même de plâtres de grande
dimension à près de deux mille lieues, et par suite dans l’impossibili té
où se sont trouvés les divers gouvernements de faire pour ces
 
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