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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 29.1903

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Nr. 1
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Durrieu, Paul: Les débuts des Van Eyck, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24811#0015

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LES DÉBUTS DES VAN EYCK

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temps que des documents d’archives nous donnent des renseigne-
ments sur les événements de sa vie. Le point délicat, tout à fait
important pour Fhistoire de l’art flamand, c’est la détermination des
peintures qui pourraient être, au contraire, antérieures à ce jour du
décès de Hubert, en 1426.

En effet, c’est uniquement dans ce groupe que l’on a chance de
rencontrer, non plus seulement des œuvres de Jean, mais aussi des
créations de ce frère aîné, de cet Hubert presque mystérieux, qui
aurait été l’éducateur de Jean et pour qui l'inscription du retable
de Y Agneau mystique de Saint-Bavon réclame une si grande place
dans l’admiration des hommes, comme ayant surpassé tous les
peintres de son temps :

« Victor Hubertus e Eyck, major quo nemo repertus. »

On sait bien, par cette inscription que nous venons de citer,
que Hubert van Eyck a commencé le retable de Saint-Bavon, et que
Jean, qui a terminé la peinture en 1432, n’a fait que l’achever après
la mort de son frère aîné. Mais quelle est au juste la participation
personnelle de Hubert à l’œuvre commune? La question a été, et
reste encore discutée. Certains ont donné à Hubert ce que d’autres
croyaient être de Jean, et réciproquement. Pour se guider dans la
discussion, il faudrait avoir des points de comparaison. Ceux-ci,
comme nous le disions, ne peuvent se trouver que dans, des peintures
marquées au style des van Eyck, pour lesquelles il serait possible
de démontrer qu’elles ont été exécutées sûrement avant 1426. Les
données du problème à cet égard ont été parfaitement posées par
M. W.-H.-James Wealc, le grand érudit et le pénétrant critique à
qui l’histoire de la vieille école flamande doit tant.

Malheureusement, pour cette période de la vie active des van Eyck
antérieure à 1426, le retable de Saint-Bavon mis à part, on ne pos-
sède aucun tableau ni daté ni signé; car il ne faut pas faire état de
la prétendue signature apposée au bas du panneau du Sacre de
saint Thomas de Canlorbéry de la collection du duc de Devonshire,
puisque cette signature, ainsi que j’ai pu le démontrer par un argu-
ment matériel tiré de la nature chimique des couleurs employées,
n’est qu’un faux éhonté ne remontant pas au delà du xix° siècle1.

A défaut d’un point de repère certain, M. Weale, dans son article
de la Gazette des Beaux-Arts sur Hubert van Eyck, a cherché à con-
stituer un groupe de tableaux qui, d’après leurs caractères, lui parais-

1. Voir le Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, compte
rendu de la séance du 26 septembre 1902.

XXIX. — 3e PÉRIODE.

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