Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 29.1903)

LA COLLECTION DUTU1T

TABLEAUX ET DESSINS

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l’école hollandaise

8^7 ans qu’il me soit bien possible de préciser cl’où venaient ces
n bruits, plus cl’une fois avant qu’elle fût exposée au Petit
C Palais, l’ensemble de la collection Dutuit, et spécialement
les tableaux qui en font partie, avait été l’objet de rumeurs et
d’appréciations défavorables. Peu de personnes cependant la connais-
saient. Mais, comme il arrive souvent,des gens «bien informés», sans
l’avoir vue, avaient sur elle leur opinion toute faite, lis la décriaient
à ce point, que j’avais hésité à répondre à l’appel amical du directeur
de la Gazette, pour en parler à ses lecteurs. C’est en toute liberté
qu’après examen j’acceptai la mission qu’il avait bien voulu me
confier. En disant d’abord brièvement ici comment j’ai été autrefois
l’obligé de M. Eugène Dutuit, peut-être ajouterai-je quelques traits
à la physionomie un peu énigmatique de cet étrange personnage.

Je l’ai un peu connu à Rome, pendant l’hiver de 1851-52. Il vivait
à l’écart, dans l’intimité d’un vieux paysagiste, Adolphe Gibert,
prix de Rome pour le paysage historique en 1829, un excellent
homme qui, né dans une grande aisance, à la Pointe-à-Pitre, suppor-
tait avec une dignité parfaite la situation plus que modeste que lui