Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 29.1903)

De sa voix lente et fatidique, au seuil du salon de réception du
Grand Trianon, le gardien laisse tomber sur la foule indifférente
qui le suit l’officielle parole :

« Sur la cheminée, un camée antique, trouvé dans les ruines de
Pompéi et envoyé à la reine Marie-Antoinette par sa sœur, la reine
de Naples Marie-Caroline. »

Et, des dix millions de visiteurs qui, au bas mot, depuis trois
quarts de siècle ont passé devant cette pierre, pas un ne semble
s’ètre demandé ce que pouvait être cet extraordinaire monument de
la glyptique, qui laisse si loin derrière lui, comme taille,tout ce que
l’art de la gravure sur pierre a produit de plus important.

Grâce à l’extrême amabilité de M. Humberdot, le si obligeant
conservateur du Palais, qui non seulement a pris la peine de faire
dans ses archives les recherches que je lui demandais, mais a
poussé la complaisance jusqu’à exécuter pour les lecteurs de
la Gazette les belles photographies qui illustrent cet article, j’ai pu
l’étudier de près, et voici la seule vraisemblable hypothèse qu’on
puisse actuellement proposer, à moins qu’une nouvelle découverte,
bien problématique cependant, ne vienne donner la clé du mystère
qui entoure cette pièce si intéressante.