PIERRE JULIEN
SCULPTEUR
(premier article)
Julien appartient par son œuvre au
dernier quart du xvme siècle. C’est
à cette époque que les travaux de
Winckelman, du comte de Caylus
entraînent les esprits vers l’étude de
l’antiquité. On parle de style idéal —
celui des statues grcco-romaines ; —
mais les artistes, les sculpteurs sur-
tout, à l’exemple de Pigalle, conti-
nuent à s’inspirer de la nature. Caf-
fiéri, Houdon, Pajou, se contentent de
faire de bons portraits, de bien rendre
la vie dans toute sa vérité. Clodion
suit une route bien personnelle et
produit un œuvre considérable dont le
charme est parfois un peu loger. L’es-
prit antique n’a point entamé l’œuvre de ces artistes.
A côté d’eux, Julien suit aussi sa voie préférée. La grâce et la
nature l’attirent. Le portrait n’est point son affaire; il se porte de
préférence vers les sujets qui prêtent aux belles formes, aux lignes
harmonieuses. Le reflet classique qui se trouve dans ses œuvres
ne ressemble en rien à la froide copie des antiques si recom-
mandée par les esthéticiens de la future école académique. Ses figures
s’imprègnent, comme malgré lui, d’une certaine poésie reflétant la
naïveté et la douceur de leur auteur. L’étude constante de la nature
le ramène toujours à une saine réalité et lui fait éviter l’écueil de
SCULPTEUR
(premier article)
Julien appartient par son œuvre au
dernier quart du xvme siècle. C’est
à cette époque que les travaux de
Winckelman, du comte de Caylus
entraînent les esprits vers l’étude de
l’antiquité. On parle de style idéal —
celui des statues grcco-romaines ; —
mais les artistes, les sculpteurs sur-
tout, à l’exemple de Pigalle, conti-
nuent à s’inspirer de la nature. Caf-
fiéri, Houdon, Pajou, se contentent de
faire de bons portraits, de bien rendre
la vie dans toute sa vérité. Clodion
suit une route bien personnelle et
produit un œuvre considérable dont le
charme est parfois un peu loger. L’es-
prit antique n’a point entamé l’œuvre de ces artistes.
A côté d’eux, Julien suit aussi sa voie préférée. La grâce et la
nature l’attirent. Le portrait n’est point son affaire; il se porte de
préférence vers les sujets qui prêtent aux belles formes, aux lignes
harmonieuses. Le reflet classique qui se trouve dans ses œuvres
ne ressemble en rien à la froide copie des antiques si recom-
mandée par les esthéticiens de la future école académique. Ses figures
s’imprègnent, comme malgré lui, d’une certaine poésie reflétant la
naïveté et la douceur de leur auteur. L’étude constante de la nature
le ramène toujours à une saine réalité et lui fait éviter l’écueil de