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GAZETTE UES BEAUX-ARTS
et qui trouve ici son heureux emploi dans l’empâtement du bas des
joues et du double menton. La pose est très simple, tout intime,
bien conforme à l’esprit du maître. Pas de bouillonnement d’étoffes,
pas de tentures agitées : le chez-soi paisible avec le petit bonnet à
nœud rose et le vêtement lâche, commode à porter à la maison. Tout
respire, dans ce négligé d’appartement, la coquetterie proprette et
PORTRAIT DE FRANÇOISE -MARIE POUGET, FEMME DE CHARDIN
GRAVURE DE LAURENT CARS D’APRÈS LE DESSIN DE C.-N. COCHIN
ordonnée de la ménagère ; il n’y a pas jusqu’à la contenance, presque
ramenée à la roideur d’un rectangle par ce corps bien vertical, par
ces mains, occupées au rouet, bien parallèles aux jambes, qui 11e
donne l’idée d’un train de vie rangée dans un intérieur d’un ordre
parfait. Certainement le manque d’abandon de cette pose ne doit pas
être pris pour une insuffisante souplesse de dessin; l’attitude est
voulue, comme aussi la façon méticuleuse dont les détails sont
rendus. L’artiste a compris qu’il n’avait pas à donner à ce tableau
une apparence de facture large et animée; il l’a peint de près, comme
il faisait dans ses petites toiles, sans précipitation, avec une
GAZETTE UES BEAUX-ARTS
et qui trouve ici son heureux emploi dans l’empâtement du bas des
joues et du double menton. La pose est très simple, tout intime,
bien conforme à l’esprit du maître. Pas de bouillonnement d’étoffes,
pas de tentures agitées : le chez-soi paisible avec le petit bonnet à
nœud rose et le vêtement lâche, commode à porter à la maison. Tout
respire, dans ce négligé d’appartement, la coquetterie proprette et
PORTRAIT DE FRANÇOISE -MARIE POUGET, FEMME DE CHARDIN
GRAVURE DE LAURENT CARS D’APRÈS LE DESSIN DE C.-N. COCHIN
ordonnée de la ménagère ; il n’y a pas jusqu’à la contenance, presque
ramenée à la roideur d’un rectangle par ce corps bien vertical, par
ces mains, occupées au rouet, bien parallèles aux jambes, qui 11e
donne l’idée d’un train de vie rangée dans un intérieur d’un ordre
parfait. Certainement le manque d’abandon de cette pose ne doit pas
être pris pour une insuffisante souplesse de dessin; l’attitude est
voulue, comme aussi la façon méticuleuse dont les détails sont
rendus. L’artiste a compris qu’il n’avait pas à donner à ce tableau
une apparence de facture large et animée; il l’a peint de près, comme
il faisait dans ses petites toiles, sans précipitation, avec une