DOI issue:
Nr. 1
DOI article:Loeser, Charles: La collection Beckerath au Cabinet des estampes de Berlin, [2]
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24811#0057
50
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
fécond dessinateur Gaudenzio Ferrari : un orchestre d’anges, d’un
grand élan d’inspiration et d’une touche très délicate, au crayon noir ;
une Madone entourée d’anges et de saints, ou l’artiste montre toute
sa fougue dans le maniement de la plume ; et finalement un ange
agenouillé de profil,un des rares parmi les dessins de ce maître qui
soient faits en couleur.
Le vieux chef de l’école ferraraise, Cosimo Tura, qui sans doute
PERSONNAGE AGENOUILLÉ, DESSIN PAR 11 R A JI A N T I N O
(Coll. Beckerath, Cabinet des estampes de Berlin.)
fut des 137 élèves que l’histoire donne à Squarcione, conserve le
style bizarre, mais puissamment individuel, de son éducateur. Un
dessin, d’une inspiration fantastique, a pour sujet l’allégorie de la
Fortune : une femme demi-nue, ailée, est assise, le pied gauche posé
sur un globe, tenant dans la main droite levée une poignée de
flammes, tandis qu’un enfant s’efforce de grimper sur scs genoux.
Ces flammes symbolisent sans doute la nature passagère des biens
terrestres; le petit être criard et plein d’impatience, c’est l’humanité
cherchant à retenir l’insaisissable apparition.
Marco Zoppo qui, sortant de l’école de Ferrare, s’établit à Bo-
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
fécond dessinateur Gaudenzio Ferrari : un orchestre d’anges, d’un
grand élan d’inspiration et d’une touche très délicate, au crayon noir ;
une Madone entourée d’anges et de saints, ou l’artiste montre toute
sa fougue dans le maniement de la plume ; et finalement un ange
agenouillé de profil,un des rares parmi les dessins de ce maître qui
soient faits en couleur.
Le vieux chef de l’école ferraraise, Cosimo Tura, qui sans doute
PERSONNAGE AGENOUILLÉ, DESSIN PAR 11 R A JI A N T I N O
(Coll. Beckerath, Cabinet des estampes de Berlin.)
fut des 137 élèves que l’histoire donne à Squarcione, conserve le
style bizarre, mais puissamment individuel, de son éducateur. Un
dessin, d’une inspiration fantastique, a pour sujet l’allégorie de la
Fortune : une femme demi-nue, ailée, est assise, le pied gauche posé
sur un globe, tenant dans la main droite levée une poignée de
flammes, tandis qu’un enfant s’efforce de grimper sur scs genoux.
Ces flammes symbolisent sans doute la nature passagère des biens
terrestres; le petit être criard et plein d’impatience, c’est l’humanité
cherchant à retenir l’insaisissable apparition.
Marco Zoppo qui, sortant de l’école de Ferrare, s’établit à Bo-