GAZETTE DES BEAUX-ARTS
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cc qu’il nous montre le projet tout élaboré du monument de
Jules IL II a été publié et commenté par le professeur Schmarsow L
Nous terminerons ici notre revue des œuvres qui m’ont paru les
plus notables de la collection, et qui appartiennent à la grande époque
de l’art italien. Je n’entretiendrai pas en détail le lecteur de bien
d’autres feuilles, telles que les jolis croquis à la plume de Fra Bar-
tolommeo, la Madone d’Albertinelli, plus monumentale de style que
celles de ce dernier, des nus de Signorelli, et maint autre dessin
précieux. Ces œuvres, en effet, ne peuvent offrir de nouvelles con-
naissances aux amateurs privilégiés qui jouissent du voisinage du
Louvre et de collections particulières, comme celle de M. Bonnat,
fameuse dans les annales françaises autant que celles des Crozat et
des Mariette.
L’acquisition de la collection Beckerath a largement enrichi le
Cabinet des estampes de Berlin. A côté de Rembrandt, de IJolbein et
de Dürer, sommités de l’art du Nord, on y pourra maintenant lire
la charte de l’art italien dans tout son développement historique.
Mais, pour saisir pleinement l’intérêt et la portée de toutes ces
études, il serait nécessaire de baser son jugement sur la connais-
sance d’œuvres supérieures. Or, c’est en vain que j’ai cherché à
Berlin la présence de Léonard, — il sommo. Certes, la lacune ne
tardera pas à être comblée. Mieux que tous les autres, les directeurs
si érudits, si consciencieux et si actifs des musées de Berlin savent
que c’est seulement par la connaissance des plus grands maîtres que
l’on goûte parfaitement l’art d’un pays. Il est de première nécessité
que l’amateur soit pourvu d’une échelle de comparaison, et j’ajou-
terai qu'il ne saura profiter de toutes les belles choses qu’on pourra
lui offrir s’il n’a déjà vécu dans l’intimité des œuvres suprêmes.
CHARLES LOESER
i. Voir Jahrbuch der kôn. Prcuss. Kunstsammlungen, vol. V, p. 63.
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cc qu’il nous montre le projet tout élaboré du monument de
Jules IL II a été publié et commenté par le professeur Schmarsow L
Nous terminerons ici notre revue des œuvres qui m’ont paru les
plus notables de la collection, et qui appartiennent à la grande époque
de l’art italien. Je n’entretiendrai pas en détail le lecteur de bien
d’autres feuilles, telles que les jolis croquis à la plume de Fra Bar-
tolommeo, la Madone d’Albertinelli, plus monumentale de style que
celles de ce dernier, des nus de Signorelli, et maint autre dessin
précieux. Ces œuvres, en effet, ne peuvent offrir de nouvelles con-
naissances aux amateurs privilégiés qui jouissent du voisinage du
Louvre et de collections particulières, comme celle de M. Bonnat,
fameuse dans les annales françaises autant que celles des Crozat et
des Mariette.
L’acquisition de la collection Beckerath a largement enrichi le
Cabinet des estampes de Berlin. A côté de Rembrandt, de IJolbein et
de Dürer, sommités de l’art du Nord, on y pourra maintenant lire
la charte de l’art italien dans tout son développement historique.
Mais, pour saisir pleinement l’intérêt et la portée de toutes ces
études, il serait nécessaire de baser son jugement sur la connais-
sance d’œuvres supérieures. Or, c’est en vain que j’ai cherché à
Berlin la présence de Léonard, — il sommo. Certes, la lacune ne
tardera pas à être comblée. Mieux que tous les autres, les directeurs
si érudits, si consciencieux et si actifs des musées de Berlin savent
que c’est seulement par la connaissance des plus grands maîtres que
l’on goûte parfaitement l’art d’un pays. Il est de première nécessité
que l’amateur soit pourvu d’une échelle de comparaison, et j’ajou-
terai qu'il ne saura profiter de toutes les belles choses qu’on pourra
lui offrir s’il n’a déjà vécu dans l’intimité des œuvres suprêmes.
CHARLES LOESER
i. Voir Jahrbuch der kôn. Prcuss. Kunstsammlungen, vol. V, p. 63.