FRANÇOIS DUMONT
185
Un mois plus tard, le 31 mai, Dumont était reçu membre de
l’Académie, sur présentation du portrait en miniature de Pierre,
directeur de la Compagnie et premier peintre du roi. Son parrain
fut Joseph Duplessis.
Un tel porte-garant ne pouvait être insensible à l’amour-propre
de Dumont. Souvenons-nous du portrait de Gluck, du Musée impé-
rial de Vienne : Gluck assis au clavier, la main gauche prête à
s’abattre sur les touches,
—une main pein te comme
Rubens, — la face dilatée
d'une forte et saine inspi-
ration, et reconnaissons à
l’auteur (le J. S. Duplessis
pinxit Parisiis 1775 de la
signature) tous droits
d’enorgueillir un filleul
d’Àcadémie. On le savait,
en outre, incapable de
prôner les fades, et toute
protection de lui valait
un certificat de vigueur
expressive.
La fortune de Dumont
n’avait pas attendu ce
sceau pour s’affermir lar-
gement. Jean - Baptiste
Isabey raconte dans ses
Mémoires sa première
visite chez Dumont, lors
de sa descente du coche de Lorraine, à Paris. Compatriote du minia-
turiste et débarquant tout jeunet et courageux à l’instar de Dumont
quinze années plus tôt, il venait quérir un peu d’aide. Jugez de sa
surprise admirative à la vue d’un appartement tout luxueux et d’un
homme drapé d’une robe de chambre or et bleue, la tête coiffée à
l'oiseau royal!
Mais un signe plus probant avait été l’achat d’une terre de deux
cents arpents au village de Limoges-Fourches, proche Melun. Heu-
reux coin de la Brie où nombre d’artistes possédaient déjà tourelle au
soleil : le dessinateur Marillier à Beaulieu, Vestris, « 1 e'diou de la
danse»,à Boissettes, le peintre Doyen à Rubelles, le peintre Régnault
XXIX. — 3e PÉRIODE. 24
PORTRAIT DE T O X Y DUMONT,
PA S T E L P A R FRANÇOIS D U MON T
(Collection du Dr Henry Gillet, do Melun.)
185
Un mois plus tard, le 31 mai, Dumont était reçu membre de
l’Académie, sur présentation du portrait en miniature de Pierre,
directeur de la Compagnie et premier peintre du roi. Son parrain
fut Joseph Duplessis.
Un tel porte-garant ne pouvait être insensible à l’amour-propre
de Dumont. Souvenons-nous du portrait de Gluck, du Musée impé-
rial de Vienne : Gluck assis au clavier, la main gauche prête à
s’abattre sur les touches,
—une main pein te comme
Rubens, — la face dilatée
d'une forte et saine inspi-
ration, et reconnaissons à
l’auteur (le J. S. Duplessis
pinxit Parisiis 1775 de la
signature) tous droits
d’enorgueillir un filleul
d’Àcadémie. On le savait,
en outre, incapable de
prôner les fades, et toute
protection de lui valait
un certificat de vigueur
expressive.
La fortune de Dumont
n’avait pas attendu ce
sceau pour s’affermir lar-
gement. Jean - Baptiste
Isabey raconte dans ses
Mémoires sa première
visite chez Dumont, lors
de sa descente du coche de Lorraine, à Paris. Compatriote du minia-
turiste et débarquant tout jeunet et courageux à l’instar de Dumont
quinze années plus tôt, il venait quérir un peu d’aide. Jugez de sa
surprise admirative à la vue d’un appartement tout luxueux et d’un
homme drapé d’une robe de chambre or et bleue, la tête coiffée à
l'oiseau royal!
Mais un signe plus probant avait été l’achat d’une terre de deux
cents arpents au village de Limoges-Fourches, proche Melun. Heu-
reux coin de la Brie où nombre d’artistes possédaient déjà tourelle au
soleil : le dessinateur Marillier à Beaulieu, Vestris, « 1 e'diou de la
danse»,à Boissettes, le peintre Doyen à Rubelles, le peintre Régnault
XXIX. — 3e PÉRIODE. 24
PORTRAIT DE T O X Y DUMONT,
PA S T E L P A R FRANÇOIS D U MON T
(Collection du Dr Henry Gillet, do Melun.)