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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 29.1903

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Nr. 4
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Stryienski, Casimir: Le Salon de 1761, 1: d'après le catalogue illustré par Gabriel de Saint-Aubin
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https://doi.org/10.11588/diglit.24811#0320

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290

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Le Louvre possédait jadis le Diogène brisant son écuelle (Salon de
1747), mais il a expédié à Fontainebleau1 cette unique toile d’un
artiste qui, certes, n’avait pas le droit de représenter la peinture
d’histoire dans notre musée.

Pourtant Jeaurat, « émule de Chardin », devrait figurer au
Louvre. Dire que nous n’y voyons pas un seul de ses nombreux
tableaux de genre que de jolies gravures nous font connaître et même
apprécier! Ce sont des scènes pittoresques de la vie, des intérieurs
bourgeois, des rues de Paris, tels quq Le Déménagement d'un peintre,

Le Transport des filles de
joie, Les Citrons de Javotte,
La Place des Halles, et aussi
des études de mœurs : La
Jeunesse et la Vieillesse,
L'Accouchée, La Relevée, La
Petite Jalouse, La Dévote, La
Savante, La Coquette, etc.
Tout cela est loin de Char-
din; on s’en rend compte
même d’après l’estampe.
« Entre une planche de l’un
et une planche de l’autre,
gravées par les mêmes gra-
veurs, quelle différence d’es-
prit et de profondeur ! On
regarde celle de Jeaurat, on
entre dans celle de Chardin. » (Concourt.) Le Louvre ne doit-il pas, en
quelque sorte, constituer les archives de l’art français? Il n’est pas
admissible qu’il ne possède rien de Jeaurat ; ce musée peut envier le
Rémouleur d’Orléans et surtout la Dispute à la fontaine de Carnavalet.

Quatre autres croquis, d’après des tableaux de Pierre, complètent
cette page ; ce sont : Jésus descendu de la croix (n° 11) ; La Fuite en
Égypte (n° 12) ; La Décollation de saint Jean-Baptiste (n° 13) ,Le Juge-
ment de Paris (n° 14).

La Descente de croix est à Saint-Louis de Versailles. Cette grande
« machine », qui mesure 4 mètres sur 3m30, est placée au-dessus de
l’autel du transept gauche. On ne voit tout d’abord que le corps
gigantesque du Christ; sa figure est livide et « pourrie » : c’est un

1. Ce tableau est placé, on ne sait pourquoi, dans les appartements de Madame
de Maintenon; c’est un morceau d’écolier.

PORTRAIT DE E. JEAURAT
GRAVURE DE P. MARTENASI
D’APRÈS C.-N. COCIJDi LE FILS
 
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