Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 29.1903

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Stryienski, Casimir: Le Salon de 1761, 1: d'après le catalogue illustré par Gabriel de Saint-Aubin
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.24811#0322

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
292

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

soit bien honnête de traiter ainsi un de nos premiers peintres? L’au-
teur du plafond peint dans la coupole de Saint-Roch méritait que
vous examinassiez ses ouvrages avec plus d’attention; vous eussiez
trouvé dans la Descente de croix des beautés qui décèlent le grand
maître, et vous eussiez rendu plus de justice à la Décollation de
saint Jean-Baptiste qui, assurément, était un des principaux orne-
ments du Salon L »

Pierre fut très aigri par les attaques que suscita son avan-
cement rapide dans l’administration des Beaux-Arts ; ses collègues
étaient choqués, non sans raison, de voir un artiste inférieur acca-
parer toutes les places, et obtenir la surinspection des Gobelins.

Page 9. Portrait de Madame Infante, duchesse de Panne, par
Nattier (n° 15) (Musée de Versailles). La princesse est assise en plein
air, au pied d’un arbre; elle porte un joli costume de chasse bleu
paon, relevé des tons d’or d’une dentelle. Diderot trouva ce portrait
((détestable ». M. de Nolhac1 2, au contraire, déclare que c’est un des
morceaux où Nattier a été le plus près de la nature et de la vie. En
effetj Nattier semble ici avoir abandonné son parti pris d’embellir et
d’affiner son modèle; cette belle toile offre des qualités assez rares
chez cet artiste dont Mariette disait : « Il s’attacha uniquement au
portrait, sûr que sa façon de peindre plaisait surtout aux dames, qui
ne connaissaient dans le peintre que les belles couleurs et le fini;
Nattier ne se trompa pas. 11 eut la vogue. Les femmes belles et laides
coururent se faire peindre par lui, et toutes en sortirent avec la satis-
faction de remporter de sa main un portrait où brillaient les roses et
les lis. » Le couplet est joli, mais il ne faut point le prendre trop à la
lettre. Le Nattier du portrait de la Reine (AVrsailles et Dijon), et celui
de Mlle de Lambesc bouclant l’armure du jeune comte de Brionne
(salle La Caze) n’est pas seulement un peintre enjoliveur, c’est un
artiste dans toute l’acception du mot.

A côté de cette petite esquisse du portrait de la fille aînée de
Louis NV, Saint-Aubin dessine sept tableaux de Noël ITaJlé, ce
peintre dont on a pu dire : « il a toujours respecté la décence »,
et « son pinceau a été aussi pur que ses mœurs3 ». Hallé est un
Boucher orthodoxe et parfois ennuyeux. L’un de ces croquis repré-

1. Réponse aux observations d’une société d’amateur s, dans l'Année littéraire (1761).

2. Gazette (les Beaux-Arts, 3e période, t. XIII : Nattier peintre de Mesdames, filles
de Louis XE.

3. Abrégé de la vie de M. Hallé, en tête du Catalogue de tableaux provenant du
cabinet de M. Hallé, 1781, brochure de 24 pages (Cabinet des estampes).
 
Annotationen