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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
blables à ceux que reproduisent quelques peintures de Pompéï. Du
reste, au point de vue documentaire et de l’harmonie des couleurs,
nous retrouvons dans ces stucs les motifs décoratifs de l’art alexan-
drin de style pseudo-égyptien. Tous les menus détails employés dans
la décoration pompéienne du troisième style se retrouvent ici. De
même, dans la large frise qui borde le plafond de la salle de récep-
tion, orné des armes des Médicis, la disposition des motifs rappelle
ce style que Ton nomme « augustéen ». Enfin, le milieu du panneau
des voûtes d’arête offre des médaillons ovales, dont les peintures
représentent le Jardin de Vénus, d’après la description de Phi-
lostrate \ des Amours se livrant au jeu ou badinant avec des cygnes,
et Dédale aidé par les Amours dans la construction du taureau de
Pasiphaé.
L’autre voûte, dont le centre possède une Amphitrite, a des médail-
lons oû sont reproduits en peinture des sujets tels que : Ulysse au
milieu des filles de Nicomède ; Pénélope se séparant d’Icare; Herma-
phrodite et Salmacis, et une scène de Satyres. Dans les quatre
angles de naissance des voûtes, pullulent des enfants qui s’ébattent
dans des rinceaux de vignes; on y voit aussi des écussons chargés
d’emblèmes de Clément VIL Les stucs, sur fond bleu foncé, sont
rehaussés par des ors.
La simple énumération des divers motifs d’ornementation et les
sujets mythologiques reproduits prouvent, d’une façon surabondante,
l’importance des découvertes d’œuvres antiques peintes faites au com-
mencement du xvi° siècle en Italie. Plusieurs originaux ont été con-
servés, mais le plus grand nombre a disparu; les artistes se conten-
tèrent surtout de les copier, ou en reproduisirent les principales
dispositions. 'En rapprochant ces œuvres pastichées de celles de
Pompéï, on n’y trouve que peu de différences : mêmes sujets, mêmes
couleurs, même style décoratif : cela semble indiquer qu’à Rome
comme à Pompéï, àHerculanum et dans tout l’Empire, le même art
était en honneur, apportant sa note fraîche, spirituelle et libre dans
les demeures princières, publiques et privées.
PIERRE GUSMA N 1
1. Composition connue comme étant de Raphaël.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
blables à ceux que reproduisent quelques peintures de Pompéï. Du
reste, au point de vue documentaire et de l’harmonie des couleurs,
nous retrouvons dans ces stucs les motifs décoratifs de l’art alexan-
drin de style pseudo-égyptien. Tous les menus détails employés dans
la décoration pompéienne du troisième style se retrouvent ici. De
même, dans la large frise qui borde le plafond de la salle de récep-
tion, orné des armes des Médicis, la disposition des motifs rappelle
ce style que Ton nomme « augustéen ». Enfin, le milieu du panneau
des voûtes d’arête offre des médaillons ovales, dont les peintures
représentent le Jardin de Vénus, d’après la description de Phi-
lostrate \ des Amours se livrant au jeu ou badinant avec des cygnes,
et Dédale aidé par les Amours dans la construction du taureau de
Pasiphaé.
L’autre voûte, dont le centre possède une Amphitrite, a des médail-
lons oû sont reproduits en peinture des sujets tels que : Ulysse au
milieu des filles de Nicomède ; Pénélope se séparant d’Icare; Herma-
phrodite et Salmacis, et une scène de Satyres. Dans les quatre
angles de naissance des voûtes, pullulent des enfants qui s’ébattent
dans des rinceaux de vignes; on y voit aussi des écussons chargés
d’emblèmes de Clément VIL Les stucs, sur fond bleu foncé, sont
rehaussés par des ors.
La simple énumération des divers motifs d’ornementation et les
sujets mythologiques reproduits prouvent, d’une façon surabondante,
l’importance des découvertes d’œuvres antiques peintes faites au com-
mencement du xvi° siècle en Italie. Plusieurs originaux ont été con-
servés, mais le plus grand nombre a disparu; les artistes se conten-
tèrent surtout de les copier, ou en reproduisirent les principales
dispositions. 'En rapprochant ces œuvres pastichées de celles de
Pompéï, on n’y trouve que peu de différences : mêmes sujets, mêmes
couleurs, même style décoratif : cela semble indiquer qu’à Rome
comme à Pompéï, àHerculanum et dans tout l’Empire, le même art
était en honneur, apportant sa note fraîche, spirituelle et libre dans
les demeures princières, publiques et privées.
PIERRE GUSMA N 1
1. Composition connue comme étant de Raphaël.