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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 29.1903

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Pascal, André: Pierre Julien, [1]: sculpteur
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https://doi.org/10.11588/diglit.24811#0364

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

sente à l’Académie qu’en 1776. 11 est plus que probable qu’il passe
ces trois années à faire avancer la commande de Coustou, un peu
lent dans ses travaux. Ce labeur de simple praticien témoigne du
respect et du dévouement de l'élève pour le maître; mais un prix de
Rome âgé de 45 ans ne peut rester indéfiniment en tutelle.

Bien que peu encouragé par Coustou, Julien se présente à l’Aca-
démie pour être agréé. Il envoie le Ganymède versant le nectar à
Jupiter changé en aigle. Julien subit l’humiliation rare d’un refus.
Pourtant cette figure de Ganymède, même avec ses défauts, était bien
supérieure au grand nombre de celles qui avaient jusqu’alors ouvert
les portes de l’Académie. Nous la retrouverons légèrement modifiée
au Salon de 1785, et aujourd’hui elle est loin d’être déplacée au
musée du Louvre. Pourquoi cette rigueur excessive? Faudrait-il
penser, comme certains semblent l’insinuer, que le maître ne voulait
émanciper l’élève que lorsque ses propres travaux seraient finis?

Julien fut très affecté par ce refus. Triste et découragé, il voulait
abandonner l’art pour demander l’emploi de sculpteur de proues de
vaisseaux à Rochefort. Heureusement ses amis parvinrent à lui faire
avoir une plus juste opinion de lui-même. Ce furent le président
Hocquart, le baron de Juis, de Lyon, qui lui demandèrent l’exécution
en marbre de cette même figure de Ganymède; ce furent Quatre-
mère de Quincy, étudiant avec ou, plutôt, sous Julien dans l’ate-
lier de G. Coustou, et enfin son digne ami Dejoux, alors à Rome.

Encouragé par eux, Julien se représente. Il est reçu à Lunani-
mité1, le 25 avril 1778. Il devra exécuter en marbre, pour sa récep-
tion, la figure du Gladiateur mourant sur laquelle il a été agréé.

L’année suivante, à la séance du 27 mai 1779, Pigalle, recteur,
présente à la Compagnie le sieur Julien, sculpteur, qui a fait apporter
son morceau deréception. Les voix prises, l’Académie l’a reçu aca-
démicien. Et le 10 avril, il prend séance.

Le Gladiateur mourant, statue de trois pieds de proportion, se
trouve au musée du Louvre, au milieu des autres morceaux de récep-
tion. Le Saint Sébastien de Dejoux, son sujet de réception, daté aussi
de 1779, est très faible relativement cà l’œuvre de Julien. D’ailleurs
quel est le marbre de cette intéressante et importante série des mor-
ceaux de réception, qui soit supérieur au Gladiateur mourant'1. L’ana-
tomie est scrupuleusement observée; le faire de l’outil rend bien la
fermeté et aussi le moelleux des chairs; l’attitude générale exprime

1. Procès-verbaux de l'Académie royale de peinture et de sculpture, par A. de
Montaiglon, t. VIII, p. 332.
 
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