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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
quand il le veut, de la douceur ou du moelleux dans le ciseau : ce
que prouve sa Tête de femme coiffée d’un voile et couronnée de
fleurs ; elle est d’une suavité charmante. Les Heurs sont artistement
travaillées, et le voile a presque la transparence de la gaze. »
Un deuxième critique, qui intitule son travail : Ah! Ah! Encore un
critique au Salon! n’est pas moins élogieux : « M. Julien. Un Gla-
diateur mourant. 11 est composé avec génie et supérieurement rendu.
Ce n’est pas du marbre, c’est de la chair; c’est un malheureux qui
expire, et dont on partage la douleur; en un mot, cette figure est
toute âme. On ne voit pas souvent des morceaux de réception de
cette force : aussi l’artiste a-t-il eu un scrutin blanc comme son
marbre. »
Que sont devenues ces trois œuvres? Le Gladiateur mourant est
au Louvre, venant de Saint-Cloud. Le modèle en plâtre est mentionné
dans l’inventaire après décès. Le grand bas-relief se trouvait aussi
dans l’atelier en janvier 1805, et a dû disparaître à la vente du
19 mars de la même année1. La Tête de femme n’est point portée sur
l’inventaire; de son vivant, Julien dut la céder à quelque amateur.
D’ailleurs au Salon suivant nous voyons un sujet à peu près sem-
blable commandé à l’artiste par M. de Vaudreuil.
A la séance de l’Académie du 28 avril 1781, Julien fait demander
YAtalante pour en exécuter une copie en marbre et la fait transporter
dans son atelier du Louvre2. S’il se dispose à exécuter une copie en
marbre quelques mois avant l’ouverture du Salon, c’est que son envoi
était déjà prêt.
Au Salon de 1781, Julien se trouve représenté par deux figures en
marbre et plusieurs esquisses :
Figure d'Erigone, en marbre de deux pieds de proportion. Elle
appartient à M. de Duplaa (ou Duplace), président à mortier du par-
lement de Pau en Béarn ;
Tête de Vestale, en marbre de grandeur nature, appartient à
M. *** (Ce marbre a fait partie du cabinet du comte de Vaudreuil);
Plusieurs esquisses sous le même numéro.
1. Catalogue de vente : Julien statuaire, i 9 mars 1805. Vente de son atelier,
marbres, plâtres, terres cuites, tableaux, pastels, dessins, estampes. F.-Ji. Régnault,
expert.
2. L’Almanach royal nous donne pour Julien d’abord trois domiciles : rue
Neuve-de-Richelieu, place de la Sorbonne, et cour du Louvre. A partir de 1784,
son unique adresse est cour du Louvre. En 1787, Sa Majesté lui avait promis le
premier logement libre au Louvre; Dumont l’obtint. En 1800, le Premier Consul
supprime tous les ateliers et logements du Louvre. Julien fut alors logé à l’Institut.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
quand il le veut, de la douceur ou du moelleux dans le ciseau : ce
que prouve sa Tête de femme coiffée d’un voile et couronnée de
fleurs ; elle est d’une suavité charmante. Les Heurs sont artistement
travaillées, et le voile a presque la transparence de la gaze. »
Un deuxième critique, qui intitule son travail : Ah! Ah! Encore un
critique au Salon! n’est pas moins élogieux : « M. Julien. Un Gla-
diateur mourant. 11 est composé avec génie et supérieurement rendu.
Ce n’est pas du marbre, c’est de la chair; c’est un malheureux qui
expire, et dont on partage la douleur; en un mot, cette figure est
toute âme. On ne voit pas souvent des morceaux de réception de
cette force : aussi l’artiste a-t-il eu un scrutin blanc comme son
marbre. »
Que sont devenues ces trois œuvres? Le Gladiateur mourant est
au Louvre, venant de Saint-Cloud. Le modèle en plâtre est mentionné
dans l’inventaire après décès. Le grand bas-relief se trouvait aussi
dans l’atelier en janvier 1805, et a dû disparaître à la vente du
19 mars de la même année1. La Tête de femme n’est point portée sur
l’inventaire; de son vivant, Julien dut la céder à quelque amateur.
D’ailleurs au Salon suivant nous voyons un sujet à peu près sem-
blable commandé à l’artiste par M. de Vaudreuil.
A la séance de l’Académie du 28 avril 1781, Julien fait demander
YAtalante pour en exécuter une copie en marbre et la fait transporter
dans son atelier du Louvre2. S’il se dispose à exécuter une copie en
marbre quelques mois avant l’ouverture du Salon, c’est que son envoi
était déjà prêt.
Au Salon de 1781, Julien se trouve représenté par deux figures en
marbre et plusieurs esquisses :
Figure d'Erigone, en marbre de deux pieds de proportion. Elle
appartient à M. de Duplaa (ou Duplace), président à mortier du par-
lement de Pau en Béarn ;
Tête de Vestale, en marbre de grandeur nature, appartient à
M. *** (Ce marbre a fait partie du cabinet du comte de Vaudreuil);
Plusieurs esquisses sous le même numéro.
1. Catalogue de vente : Julien statuaire, i 9 mars 1805. Vente de son atelier,
marbres, plâtres, terres cuites, tableaux, pastels, dessins, estampes. F.-Ji. Régnault,
expert.
2. L’Almanach royal nous donne pour Julien d’abord trois domiciles : rue
Neuve-de-Richelieu, place de la Sorbonne, et cour du Louvre. A partir de 1784,
son unique adresse est cour du Louvre. En 1787, Sa Majesté lui avait promis le
premier logement libre au Louvre; Dumont l’obtint. En 1800, le Premier Consul
supprime tous les ateliers et logements du Louvre. Julien fut alors logé à l’Institut.