DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:Pascal, André: Pierre Julien, [1]: sculpteur
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
mède cle Julien est d’une beauté ravissante, le rendu et l’exécution
superbes; ses formes tiennent beaucoup de l’antique. Enfin, c’est la
nature dans son beau ».
« Nous ne devons pas oublier, dit l’auteur du Discours sur la
'peinture, d’inviter les amateurs à voir dans le Salon le Ganymède de
M. Julien, et les jeunes artistes à l’étudier; il nous a paru d’un grand
fini, et dans les plus belles proportions. »
Nous savons que le Ganymède était la propriété du baron de
Juis; en l’an x, il se trouvait à Versailles dans le musée spécial de
l’école française. La Révolution dut enrichir le musée de cette œuvre,
appartenant à un proscrit; actuellement elle est au Louvre.
Quant au La Fontaine, comme les autres statues des grands
hommes, à la clôture du Salon de 1785, il fut déposé dans les
magasins du Louvre, attendant sa destination1. A l’époque de la
Révolution, on disposa du La Fontaine en faveur de l’Institut. On
ne sait pas au juste la date de cette émigration ; mais Landon nous
apprend dans ses Annales (p. 71) qu’en 1804, c’était un fait accompli
et remontant probablement à plusieurs années. Le La Fontaine se
trouve placé dans le vestibule de la salle des séances.
Le modèle en plâtre du La Fontaine resta d’abord dans l’atelier
de Julien jusqu’en 1802. A cette époque, notre artiste s’adresse à
Lenoir pour faire placer sa statue au musée des Monuments fran-
çais. Le 10 août 18022, Lenoir écrit au ministre, qui l’autorise à
acquérir la statue pour la somme de 1 000 francs. Lorsque le musée
des Monuments français fut supprimé en 1816, le La Fontaine
séjourna dans quelque salle de ces bâtiments devenus depuis l’École
des Beaux-Arts. En 1858, la Société académique du Puy, fit des
démarches auprès du gouvernement pour obtenir le précieux modèle,
et le La Fontaine lui fut accordé3. Il est actuellement au musée du
Puy, avec la réduction en biscuit de Sèvres, donnée par l’auteur.
La réputation de Julien était désormais consacrée. Aussi voyons-
nous le roi lui-même faire appel à son talent pour décorer somp-
tueusement la Laiterie de la Reine à Rambouillet.
ANDRÉ PASCAL
{La suite prochainement.)
1. Voir Thiéry, Guide des amateurs, 1787, t. II, p. 96.
2. Voir Inventaire des richesses d'art en France, t. I, p. 63 et 282.
3. Voir Annales de la Société académique du Fuy, t. XXII, p. 6.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
mède cle Julien est d’une beauté ravissante, le rendu et l’exécution
superbes; ses formes tiennent beaucoup de l’antique. Enfin, c’est la
nature dans son beau ».
« Nous ne devons pas oublier, dit l’auteur du Discours sur la
'peinture, d’inviter les amateurs à voir dans le Salon le Ganymède de
M. Julien, et les jeunes artistes à l’étudier; il nous a paru d’un grand
fini, et dans les plus belles proportions. »
Nous savons que le Ganymède était la propriété du baron de
Juis; en l’an x, il se trouvait à Versailles dans le musée spécial de
l’école française. La Révolution dut enrichir le musée de cette œuvre,
appartenant à un proscrit; actuellement elle est au Louvre.
Quant au La Fontaine, comme les autres statues des grands
hommes, à la clôture du Salon de 1785, il fut déposé dans les
magasins du Louvre, attendant sa destination1. A l’époque de la
Révolution, on disposa du La Fontaine en faveur de l’Institut. On
ne sait pas au juste la date de cette émigration ; mais Landon nous
apprend dans ses Annales (p. 71) qu’en 1804, c’était un fait accompli
et remontant probablement à plusieurs années. Le La Fontaine se
trouve placé dans le vestibule de la salle des séances.
Le modèle en plâtre du La Fontaine resta d’abord dans l’atelier
de Julien jusqu’en 1802. A cette époque, notre artiste s’adresse à
Lenoir pour faire placer sa statue au musée des Monuments fran-
çais. Le 10 août 18022, Lenoir écrit au ministre, qui l’autorise à
acquérir la statue pour la somme de 1 000 francs. Lorsque le musée
des Monuments français fut supprimé en 1816, le La Fontaine
séjourna dans quelque salle de ces bâtiments devenus depuis l’École
des Beaux-Arts. En 1858, la Société académique du Puy, fit des
démarches auprès du gouvernement pour obtenir le précieux modèle,
et le La Fontaine lui fut accordé3. Il est actuellement au musée du
Puy, avec la réduction en biscuit de Sèvres, donnée par l’auteur.
La réputation de Julien était désormais consacrée. Aussi voyons-
nous le roi lui-même faire appel à son talent pour décorer somp-
tueusement la Laiterie de la Reine à Rambouillet.
ANDRÉ PASCAL
{La suite prochainement.)
1. Voir Thiéry, Guide des amateurs, 1787, t. II, p. 96.
2. Voir Inventaire des richesses d'art en France, t. I, p. 63 et 282.
3. Voir Annales de la Société académique du Fuy, t. XXII, p. 6.