ACQUISITIONS DU DÉPARTEMENT DE LA SCULPTURE 387
l’art ont besoin d’un principe de vie qui ne se trouve pas seulement
dans le mérite même de ces ouvrages, mais qui est bien plus encore
dans les idées, dans les sentiments, dans les croyances de la société
pour laquelle elles sont produites. » Ce principe de vie, Raoul
Rochette aurait pu le reconnaître dans les œuvres de ces sculpteurs
du règne de Louis XV
contre lesquels il venait
de se montrer implacable.
Et quand il datait de 1780
l’ère de la régénération
et en faisait honneur à
Iloudon et à Pajou, puis
à Julien, qu’il appelait
a le premier sculpteur du
siècle », il oubliait qu’à
celte date de 1780 ITou-
don avait déjà donné ses
plus exquischefs-d’œuvre
et qu’après 1789 il n’a-
vait plus que décliné sous
la double inllucnce de
l’âge et du néo-classicisme
envahissants.Nous avons
eu la joie de faire entrer
au Louvre deux de scs
parfaits chefs-d’œuvre.
Lié d’amitié avec l’ar-
chitecte Brongniart, il fit
pour son ami les bustes
de ses deux enfants :
Louise et Alexandre, le
futur directeur de la
manufacture de Sèvres.
Ces portraits étaient restés dans la famille et M. Édouard Bron-
gniart, inspecteur honoraire des écoles de dessin de la Ville de
Paris, les conservait avec un soin pieux. Nous n’aurions jamais
obtenu de lui qu’il consentit à les céder au Louvre, sans l’inter-
vention d’un grand artiste qui est de ses meilleurs amis, M. 0. Roty.
C’est lui qui sut trouver les arguments décisifs. Louise nous fut
d’abord accordée; puis deux années plus tard, son frère venait la
B ü S T E B HOMME
PLATRE, PAR B E S EI N E
(Musde du Louvre.)
l’art ont besoin d’un principe de vie qui ne se trouve pas seulement
dans le mérite même de ces ouvrages, mais qui est bien plus encore
dans les idées, dans les sentiments, dans les croyances de la société
pour laquelle elles sont produites. » Ce principe de vie, Raoul
Rochette aurait pu le reconnaître dans les œuvres de ces sculpteurs
du règne de Louis XV
contre lesquels il venait
de se montrer implacable.
Et quand il datait de 1780
l’ère de la régénération
et en faisait honneur à
Iloudon et à Pajou, puis
à Julien, qu’il appelait
a le premier sculpteur du
siècle », il oubliait qu’à
celte date de 1780 ITou-
don avait déjà donné ses
plus exquischefs-d’œuvre
et qu’après 1789 il n’a-
vait plus que décliné sous
la double inllucnce de
l’âge et du néo-classicisme
envahissants.Nous avons
eu la joie de faire entrer
au Louvre deux de scs
parfaits chefs-d’œuvre.
Lié d’amitié avec l’ar-
chitecte Brongniart, il fit
pour son ami les bustes
de ses deux enfants :
Louise et Alexandre, le
futur directeur de la
manufacture de Sèvres.
Ces portraits étaient restés dans la famille et M. Édouard Bron-
gniart, inspecteur honoraire des écoles de dessin de la Ville de
Paris, les conservait avec un soin pieux. Nous n’aurions jamais
obtenu de lui qu’il consentit à les céder au Louvre, sans l’inter-
vention d’un grand artiste qui est de ses meilleurs amis, M. 0. Roty.
C’est lui qui sut trouver les arguments décisifs. Louise nous fut
d’abord accordée; puis deux années plus tard, son frère venait la
B ü S T E B HOMME
PLATRE, PAR B E S EI N E
(Musde du Louvre.)