DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:Michel, André: Les acquisitions du département de la sculpture, [2]: du Moyen Âge, de la Renaissance et des temps modernes au Musée du Louvre
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ACQUISITIONS DU DÉPARTEMENT DE LA SCULPTURE 389
un Hercule au repos, morceau d’école de fort belle qualité, et pour
lequel M. Frémiet professe une particulière estime.
Deux autres plâtres très arbitrairement baptisés : portraits des deux
Robespierre, mais pleins de vie et d’intérêt, étaient achetés vers la
même époque à très bon comple et figurent encore dans la salle des
nouvelles acquisitions. Ils sont signés : De Seine Sc. Regis f. 1791.
L’esprit du xviu° siècle est encore présent et efficace dans une
terre cuite de Chinard, léguée par Mmc Juhel-Renoy et représentant,
avec une bonhomie pleine de cordialité et de verve, un optimiste
épanoui. On sent, à le regar-
der, que cet homme heureux,
dont le nom nous est inconnu,
devait trouver la vie bonne
et se montrer peu exigeant
envers elle. A mesure que
Chinard deviendra plus clas-
sique et moins français, sa
verve se figera. Nous l’avons
là à son meilleur moment.
Chaudet nous introduit
dans l'école impériale et en
pleine réaction. Le buste de
Napoléon, offert par Mn°Dodu
en souvenir et au nom du
baron Larrey, fut donné par
l’empereur lui-même au ba-
ron Larrey, chirurgien en
chef de scs armées, et fondu avec le restant du bronze qui avait servi
pour la colonne Vendôme et qui provenait, comme on sait, des
canons pris à l’ennemi.
Tout ce qui nous est venu des maîtres du xix° siècle est dû à des
dons ou à des legs. C’est le peintre Jean Gigoux qui légua au
musée Y Enfant à la grappe de David d’Angers (1845), et c’est
Mme Leferme, la fille du statuaire, qui a donné le buste qu’il exécuta
en 1834 pour son ami Déranger; — c’est la famille de Foyatier qui a
offert la Sieste de 1848, morceau curieux par son timide réalisme et
très caractéristique du moment où il parut; —c’est un amateur, ré-
cemment décédé, M. Lutz, qui, peu de temps avant sa mort, donna
la Sortie de bain de Cabet, élève de Rude. L'Abel mort de Feugère
des Forts (1865), excellent morceau qui n’est pas sans avoir eu une
DANTE, MÉDAILLON EN BRONZE
PAR AUGUSTE P R É A U L T
(Musée du Louvre.)
un Hercule au repos, morceau d’école de fort belle qualité, et pour
lequel M. Frémiet professe une particulière estime.
Deux autres plâtres très arbitrairement baptisés : portraits des deux
Robespierre, mais pleins de vie et d’intérêt, étaient achetés vers la
même époque à très bon comple et figurent encore dans la salle des
nouvelles acquisitions. Ils sont signés : De Seine Sc. Regis f. 1791.
L’esprit du xviu° siècle est encore présent et efficace dans une
terre cuite de Chinard, léguée par Mmc Juhel-Renoy et représentant,
avec une bonhomie pleine de cordialité et de verve, un optimiste
épanoui. On sent, à le regar-
der, que cet homme heureux,
dont le nom nous est inconnu,
devait trouver la vie bonne
et se montrer peu exigeant
envers elle. A mesure que
Chinard deviendra plus clas-
sique et moins français, sa
verve se figera. Nous l’avons
là à son meilleur moment.
Chaudet nous introduit
dans l'école impériale et en
pleine réaction. Le buste de
Napoléon, offert par Mn°Dodu
en souvenir et au nom du
baron Larrey, fut donné par
l’empereur lui-même au ba-
ron Larrey, chirurgien en
chef de scs armées, et fondu avec le restant du bronze qui avait servi
pour la colonne Vendôme et qui provenait, comme on sait, des
canons pris à l’ennemi.
Tout ce qui nous est venu des maîtres du xix° siècle est dû à des
dons ou à des legs. C’est le peintre Jean Gigoux qui légua au
musée Y Enfant à la grappe de David d’Angers (1845), et c’est
Mme Leferme, la fille du statuaire, qui a donné le buste qu’il exécuta
en 1834 pour son ami Déranger; — c’est la famille de Foyatier qui a
offert la Sieste de 1848, morceau curieux par son timide réalisme et
très caractéristique du moment où il parut; —c’est un amateur, ré-
cemment décédé, M. Lutz, qui, peu de temps avant sa mort, donna
la Sortie de bain de Cabet, élève de Rude. L'Abel mort de Feugère
des Forts (1865), excellent morceau qui n’est pas sans avoir eu une
DANTE, MÉDAILLON EN BRONZE
PAR AUGUSTE P R É A U L T
(Musée du Louvre.)