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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 29.1903

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https://doi.org/10.11588/diglit.24811#0476

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

livre d’Heures d’un format étroit et allongé, unique à cette époque; Jean Poite-
vin; Nicolas Després; Robert Gourmont, souche des Gourmont, imprimeurs, li-
braires et graveurs du xvie siècle ; Gaspard Philippe, qui s’établit à Bordeaux,
vers 1316; Jean Mérausse ; Narcisse Brun, qui imprima des Heures en portugais
et épousa la fille de Wolfgang Hopyl; Jean de Coulonce; Robin Chalot; Michel
Toulouse, qui est le premier, après Gutenberg, que l’histoire cite comme ayant
fait de mauvaises affaires, et qui usait de lettres initiales ornées en gros traits de
plume, d’une forme particulière; Laurent Philippe; Jacques Moerart; Guillaume
du Bois; Pierre Paulhiac. Ce dernier imprima un livre des plus curieux, La Mi-
sère des bons Curés du Temps, dont le seul exemplaire connu figure dans la collec-
tion Leber, à Rome. Le bon curé est victime de neuf diables, dont les tracasse-
ries sont racontées en neuf chapitres et il y en a un consacré à la servante
paresseuse, infidèle et acariâtre, « dans laquelle pourtant il trouve autant de su-
j ets de tentation qu’il a de cheveux sur la tête ». Cette liste des petits ateliers se
clôt avec Guil. Mignart, Guerson de Villelongue, Jean Driart, Baptiste Bourguet,
Nicolas Higman, et Alexandre Aliate, un Milanais qui imprima 1 ’Achilléide de
Stace « par son art admirable et son activité ». Le seul exemplaire connu de ce
livre esta la bibliothèque de Dijon.

A côté de ces grands et petits ateliers, il existait des ateliers anonymes, aux-
quels il faut rattacher certains livres. M. Claudin en fait une étude approfondie
et, à leur occasion, il donne d’intéressants renseignements sur la fonte des ca-
ractères, sur l’usage des signatures, et sur le fécond grammairien Guillaume Tar-
dif, <( moult scientifique homme et de singulière éloquence », qui a joué un rôle
prépondérant dans l’histoire de l’imprimerie parisienne, comme correcteur dans
le premier atelier composé d’ouvriers français (le Soufflet vertet ensuite comme
lecteur du roi Charles VIII.

L’histoire de l’imprimerie à Paris ne serait pas complète si elle se bornait
aux ateliers et ne s’occupait pas des libraires dont les commandes alimentaient
les presses des typographes. Les monographies que M. Claudin leur consacre
constituent une sorte de résumé de la matière qui a fait l’objet des deux volumes.
La place nous fait défaut pour le suivre. Ne passons pas pourtant sous silence
les principaux, notamment Vérard, calligraphe et miniaturiste, qui puisa dans
les livres de Du Pré et de Bonhomme l’idée de substituer au dessin à enluminer
la gravure sur bois. On lui doit les fameuses Heures Royales, dont les illus-
trations sont un spécimen de l’art le plus pur du xve siècle; les Heures de
Notre-Dame, en vers français (1493-94), qui montrent les quatre Vertus en cos-
tumes de bourgeoises du temps, document précieux; Y Art de bien vivre et bien
mourir, qui eut un tel succès que les éditions s’enchevêtrent les unes dans les
autres, de 1492 à 1498. Les illustrations de Y Art de bien mourir sont reproduites
de celles de l’Ars moriendi, mais librement et avec l’accentuation du caractère
gaulois des figures. On lui doit encore YEyguillon de Crainte divine, où l’artiste a
été vraiment étonnant dans l’imagination des supplices de l'enfer, le Chevalier
délibéré d’Olivier de la Marche, son plus rare et plus beau livre, le Thcrence en
vers françois; et, vraisemblablement, le livre des Ordonnances de la Prévôté des
marchands et Échevinage de la Ville de Paris, qui contient de fort curieuses vi-

1. V. le compte rendu .du 1er volume (Gazette des Beaux-Arts du 1er septembre 1901,
p. 244).
 
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