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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
DIE GLASERSAMMLUNG DES NORDBÔHMISCHEN GEWERBEMUSEUMS
IN REICHENBERG, von Gustav E. Pazaurek G
De tous les arts industriels, la verrerie est peut-être celui que nous connais-
sons le moins bien. Ce n’est pas à dire que les chercheurs l’aient complètement
négligée; mais jusqu’à présent, si l’on a fouillé diligemment les archives et publié
de nombreux textes, les objets eux-mêmes — qui constituent cependant l’élément
principal de la question — ont été peu étudiés. Il en résulte que, si l’on a des
documents sur les principales fabriques, les produits de ces mêmes fabriques sont
très mal déterminés, et que l’on ignore souvent les caractères distinctifs qui per-
mettraient d’attribuer à des ateliers précis les pièces anciennes parvenues jusqu’à
nous.
On pouvait espérer que le livre de M. Pazaurek rendrait à cet égard de réels
services. La collection de verres du musée de Reichenberg est, en effet, Tune des
plus considérables qui existent, car elle ne comprend pas moins de treize cents
numéros : il est d’ailleurs naturel que le grand musée d’art industriel de la
Bohême ait réservé une place d’honneur à un art que ce pays a porté à un
haut degré de perfection.
Malheureusement M. Pazaurek ne s’est pas également étendu sur tous les
centres de fabrication, et s’est attaché surtout à faire connaître les verres de
Bohême du xvn° et du xvm® siècle, passant presque complètement sous silence les
autres époques et les autres pays. Ainsi il ne parle pas des verres orientaux, et
ne fait que mentionner ceux de la France, de l’Espagne et de la Flandre; sur les
quarante planches hors texte qui illustrent son travail, trente-cinq sont consacrées
aux verreries bohémiennes et allemandes.
Ce parti pris (facilement explicable, d’ailleurs), a empêché M. Pazaurek de
traiter une question que nul mieux que lui n’aurait pu élucider : celle de
l’imitation des modèles vénitiens au nord des Alpes. Nous regrettons qu’il se
soit borné à indiquer en quelques lignes que les pièces germaniques se dis-
tinguent de leurs prototypes parleur lourdeur et leur manque de finesse : quelques
planches et des explications plus précises eussent été les bienvenues. D’autre part,
l’auteur a étudié en grand détail les verres gravés du xvne et du xvme siècle,
examinant successivement, dans l’ordre chronologique, les procédés, les éléments
décoratifs et les divers centres de fabrication : Bohême, Silésie, Franconie, Thuringe,
provinces rhénanes, Brandebourg et Hollande.
Des notes abondantes complètent ce travail, qui manque malheureusement
de tables et de toute division en chapitres.
J.-J. MARQÜET DE VASSELOT
1. Leipzig, Ivarl-W. Hiersemann, 1902. Un vol. in-folio, 28 p., avec 18 fig. et 40 pl.
L’imprimeur-gérant : André Marty.
PARIS.
IMPRIMERIE DE LA
GAZETTE DES BEAUX-ARTS », 8, RUE F AA A RT.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
DIE GLASERSAMMLUNG DES NORDBÔHMISCHEN GEWERBEMUSEUMS
IN REICHENBERG, von Gustav E. Pazaurek G
De tous les arts industriels, la verrerie est peut-être celui que nous connais-
sons le moins bien. Ce n’est pas à dire que les chercheurs l’aient complètement
négligée; mais jusqu’à présent, si l’on a fouillé diligemment les archives et publié
de nombreux textes, les objets eux-mêmes — qui constituent cependant l’élément
principal de la question — ont été peu étudiés. Il en résulte que, si l’on a des
documents sur les principales fabriques, les produits de ces mêmes fabriques sont
très mal déterminés, et que l’on ignore souvent les caractères distinctifs qui per-
mettraient d’attribuer à des ateliers précis les pièces anciennes parvenues jusqu’à
nous.
On pouvait espérer que le livre de M. Pazaurek rendrait à cet égard de réels
services. La collection de verres du musée de Reichenberg est, en effet, Tune des
plus considérables qui existent, car elle ne comprend pas moins de treize cents
numéros : il est d’ailleurs naturel que le grand musée d’art industriel de la
Bohême ait réservé une place d’honneur à un art que ce pays a porté à un
haut degré de perfection.
Malheureusement M. Pazaurek ne s’est pas également étendu sur tous les
centres de fabrication, et s’est attaché surtout à faire connaître les verres de
Bohême du xvn° et du xvm® siècle, passant presque complètement sous silence les
autres époques et les autres pays. Ainsi il ne parle pas des verres orientaux, et
ne fait que mentionner ceux de la France, de l’Espagne et de la Flandre; sur les
quarante planches hors texte qui illustrent son travail, trente-cinq sont consacrées
aux verreries bohémiennes et allemandes.
Ce parti pris (facilement explicable, d’ailleurs), a empêché M. Pazaurek de
traiter une question que nul mieux que lui n’aurait pu élucider : celle de
l’imitation des modèles vénitiens au nord des Alpes. Nous regrettons qu’il se
soit borné à indiquer en quelques lignes que les pièces germaniques se dis-
tinguent de leurs prototypes parleur lourdeur et leur manque de finesse : quelques
planches et des explications plus précises eussent été les bienvenues. D’autre part,
l’auteur a étudié en grand détail les verres gravés du xvne et du xvme siècle,
examinant successivement, dans l’ordre chronologique, les procédés, les éléments
décoratifs et les divers centres de fabrication : Bohême, Silésie, Franconie, Thuringe,
provinces rhénanes, Brandebourg et Hollande.
Des notes abondantes complètent ce travail, qui manque malheureusement
de tables et de toute division en chapitres.
J.-J. MARQÜET DE VASSELOT
1. Leipzig, Ivarl-W. Hiersemann, 1902. Un vol. in-folio, 28 p., avec 18 fig. et 40 pl.
L’imprimeur-gérant : André Marty.
PARIS.
IMPRIMERIE DE LA
GAZETTE DES BEAUX-ARTS », 8, RUE F AA A RT.