Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 29.1903

DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:
Cochin, Henry: Quelques réflexions sur les Salons, [1]
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.24811#0497

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
QUELQUES RÉFLEXIONS SUR LES SALONS

457

Or, revenant à la postérité, dont nous avons déjà tant parlé,
nous pouvons dire que son jugement favorable sera fixé assurément,
par cette touche personnelle, cette « main » que nous venons de dire ;
cela, c’est le « je ne sais quoi » du xvne siècle. C’est la forme d’une
ligne, d’un trait, d’un coup de lime ou d’un coup de pinceau, qui
éveillera justement après des siècles, dans l’âme d’un spectateur,
l’ensemble de pensées et de sentiments qui est nécessaire pour rece-

S1STERON, PAR M. SIGNAC
DESSIN DE L’ARTISTE D’APRÈS SON TABLEAU
(Société des Artistes indépendants.)

voir la jouissance esthétique que l’artiste a éprouvée lui-même. C’est
une communication directe et personnelle, et elle est ineffable, car
si elle pouvait s’exprimer en mots, peindre ou sculpter seraient désor-
mais choses vaines. Et c’est ici qu’éclate l’absurdité de ce qu'on
appelle réalisme. Si l’homme pouvait absolument reproduire la réa-
lité des choses sans aucune variante, ce serait la plus niaise des entre-
prises; car la réalité des choses suffirait sans qu’on s’évertuât à en tirer
laborieusement des doubles. Mais l’esprit de l’homme ne conçoit et
n’exprime que des relations. Les peintres le savent bien, et rien n’est
plus juste que ces mots qu’ils se plaisent à employer : valeurs,rapports.

La main du peintre, sa touche, son « je ne sais quoi », c’est par

XXIX. — 3e PÉRIODE.

58
 
Annotationen