Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 11.1914)

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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efc terrasses; ces « cases à humains » seront souvent nettoyées. Enfin,
octrois, grilles, fortifications, vestiges honteux des siècles barbares,
disparaîtront. Paris sera entouré d’une ceinture de jardins. Gomme
tout le monde sera heureux, intelligent, propre et bon, il n’y aura
plus ni crime, ni brigandage, ni sédition. La vision de cette cité
future transportait d’aise ce rêveur incorrigible. Il imaginait une
statue colossale de la Paix au sommet de Montmartre. Ses théories
pacifistes lui faisaient abhorrer l’étalage des instruments de guerre,
et condamner le bruit intempestif de la musique militaire. Les « tra-

(Appartient à M. E. Danest.)

vailleurs de la pensée » devaient jouir du silence et d’une parfaite
sécurité.

Par le culte rendu aux morts et aux grands hommes, Horeau
était disciple — peut-être inconscient — du Positivisme. Un projet
de four crématoire à élever sur une hauteur, non loin de la ville,
rendait tangible l’idée qu’il se formait de « l’infernale et céleste
montagne » lançant dans les airs la fumée des dépouilles mortelles.

A côté de considérations d’ordre plutôt général et élevé, Horeau
s’arrêtait à des détails sans portée, vantant des petites inventions
pratiques comme les semelles à ventouses Fournier, revenant sans
cesse sur la nécessité de colorier différemment les arrondissements
ce qui eût été affreux, prônant le chemin à glissière Girard, sorte
de trottoir roulant qu’il voyait déjà fonctionner dans tout Paris et