HECTOR HOREAU
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même sur les bords du Nil! Il a eu aussi une manie bizarre, de ten-
dance nettement rétrograde, dont je dirai cependant un mot, car
elle donne, à cette figure de progressiste, un relief imprévu. Il vou-
lait tout couvrir, rues, places, boulevards, en un mot doter Paris
d’un dédale de galeries et de passages. C’est une véritable obsession :
projets de couverture pour le boulevard des Capucines, la place
de l’Etoile, celle des Victoires, les rues Grétry, Favart, et, —- j’ose à
peine le dire — pour la cour du vieux Louvre. Il voyait des por-
tiques-promenades partout : avenue Gabriel, aux Champs-Elysées,
PROJET D’HOTE! DE VILLE POUR PARIS, PAR HECTOR HOREAU (1871)
(vue d’ensemble)
(Appartient à M. E. Danest.)
place Vendôme, dans tous les squares et jardins. Mais, le premier,
il a parlé d’installer des horloges à cadran lumineux, et de dia-
manter avec l’électricité l’eau des fontaines à l’occasion des grandes
fêtes.
Ses autres écrits édilitaires sont empreints des mêmes traits dis-
tinctifs. La dernière brochure1 est datée du Caire où le gouverne-
ment égyptien l’avait mandé pour étudier sur place la question
d’assainissement. Quand il présenta ses plans, on le remercia. De
loin, ses intimes le grondent de se laisser ainsi duper : « Songez
que vous devez à votre propre dignité de ne pas jeter comme des
1. L’Avenir du Caire, 1870.
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même sur les bords du Nil! Il a eu aussi une manie bizarre, de ten-
dance nettement rétrograde, dont je dirai cependant un mot, car
elle donne, à cette figure de progressiste, un relief imprévu. Il vou-
lait tout couvrir, rues, places, boulevards, en un mot doter Paris
d’un dédale de galeries et de passages. C’est une véritable obsession :
projets de couverture pour le boulevard des Capucines, la place
de l’Etoile, celle des Victoires, les rues Grétry, Favart, et, —- j’ose à
peine le dire — pour la cour du vieux Louvre. Il voyait des por-
tiques-promenades partout : avenue Gabriel, aux Champs-Elysées,
PROJET D’HOTE! DE VILLE POUR PARIS, PAR HECTOR HOREAU (1871)
(vue d’ensemble)
(Appartient à M. E. Danest.)
place Vendôme, dans tous les squares et jardins. Mais, le premier,
il a parlé d’installer des horloges à cadran lumineux, et de dia-
manter avec l’électricité l’eau des fontaines à l’occasion des grandes
fêtes.
Ses autres écrits édilitaires sont empreints des mêmes traits dis-
tinctifs. La dernière brochure1 est datée du Caire où le gouverne-
ment égyptien l’avait mandé pour étudier sur place la question
d’assainissement. Quand il présenta ses plans, on le remercia. De
loin, ses intimes le grondent de se laisser ainsi duper : « Songez
que vous devez à votre propre dignité de ne pas jeter comme des
1. L’Avenir du Caire, 1870.