LA PEINTURE FRANÇAISE, DE 1 750 A 1820
81
Air : Jupi\
Approchez dans ces lieux,
Frottez vos yeux,
Et regardez, Messieurs,
Quel fracas!
Que fait-on là-bas ?
Quel charivari
Et quel amphigouri!
Tâchons de remarquer
Et d’expliquer
Ce qui dans ce tableau
Paraît si beau.
dès le matin
De jambes et de bras,
Ciel, quel amas!
Le tumulte pourtant
Est effrayant.
Mon Dieu, combien de gens
On voit céans !
Comme ils sont entassés,
Pressés,
Poussés.
Ici tout est fort bien,
Car personne n’y comprend rien1.
Aussi prompt qu’un éclair, sur l’aile du génie,
Dans le séjour des dieux, Doyen, tu nous ravis,
commence un autre sur le ton d’enflure qui convient,
Mais songe à l’harmonie,
Et si tu veux le prix,
Une fois dans ta vie
Finis 2.
Les compositions de Ménageot et de Vincent s’appuient sur un
réalisme rassurant et prometteur qui semble trouver grâce devant
la facétie, mais celle-ci est sans pitié pour les ambitieuses peintures
dont l’impuissance et le vide pénètrent d’ennui3. Les scènes de la vie
de saint Louis entreprises par Robin pour la cathédrale de Blois
étalent de noirs tableaux où s’allongent de grandes figures : « 11
souvient toujours à Robin de ses flûtes », ricane un mauvais plai-
sant4. Et que dire des vastes « machines » aux sujets terrifiants
comme le Combat d’Estelle et de Darès par Durameau (1779) ou le
Pyrrhus immolant Priant de Régnault (1785)!
Air : Du haut en bas
Du haut en bas
Tout n’est que sang et carnage,
Du haut en bas.
Mais ce que je ne conçois pas,
1. Réflexions d’un garçon de bonne tanneur sur les tableaux exposés au Salon cle
1781.
2. Panard au Salon.
3. Ibid.
4. Encore un coup de patte pour le dernier (1787)'.
XI. — 4e PÉRIODE.
11
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Air : Jupi\
Approchez dans ces lieux,
Frottez vos yeux,
Et regardez, Messieurs,
Quel fracas!
Que fait-on là-bas ?
Quel charivari
Et quel amphigouri!
Tâchons de remarquer
Et d’expliquer
Ce qui dans ce tableau
Paraît si beau.
dès le matin
De jambes et de bras,
Ciel, quel amas!
Le tumulte pourtant
Est effrayant.
Mon Dieu, combien de gens
On voit céans !
Comme ils sont entassés,
Pressés,
Poussés.
Ici tout est fort bien,
Car personne n’y comprend rien1.
Aussi prompt qu’un éclair, sur l’aile du génie,
Dans le séjour des dieux, Doyen, tu nous ravis,
commence un autre sur le ton d’enflure qui convient,
Mais songe à l’harmonie,
Et si tu veux le prix,
Une fois dans ta vie
Finis 2.
Les compositions de Ménageot et de Vincent s’appuient sur un
réalisme rassurant et prometteur qui semble trouver grâce devant
la facétie, mais celle-ci est sans pitié pour les ambitieuses peintures
dont l’impuissance et le vide pénètrent d’ennui3. Les scènes de la vie
de saint Louis entreprises par Robin pour la cathédrale de Blois
étalent de noirs tableaux où s’allongent de grandes figures : « 11
souvient toujours à Robin de ses flûtes », ricane un mauvais plai-
sant4. Et que dire des vastes « machines » aux sujets terrifiants
comme le Combat d’Estelle et de Darès par Durameau (1779) ou le
Pyrrhus immolant Priant de Régnault (1785)!
Air : Du haut en bas
Du haut en bas
Tout n’est que sang et carnage,
Du haut en bas.
Mais ce que je ne conçois pas,
1. Réflexions d’un garçon de bonne tanneur sur les tableaux exposés au Salon cle
1781.
2. Panard au Salon.
3. Ibid.
4. Encore un coup de patte pour le dernier (1787)'.
XI. — 4e PÉRIODE.
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