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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 11.1914

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https://doi.org/10.11588/diglit.24888#0105

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

avoir « appelé l’attention sur sa personne plus que de raison »,on s’avisa, vers la
fin de prairial an IX, qu’il avait dépassé la soixante-quinzième année et on le
mit à la retraite. Pour peu de temps, car le 1er avril 1802 il décédait.

Au cours de son travail, M. Belleudy a eu naturellement à s’occuper de
la Dame au livre de la galerie La Caze, donnée successivement à Chardin, à
Aved, à Tocqué, et que l’on tend, de plus en plus, à restituer à Duplessis. Notons
qu’une circonstance particulière a aidé à la chose. Cette aimable dame lit, et
l’on savait que Duplessis avait peint Mme Lenoir lisant. Elle représentait donc
Mme Lenoir et devenait sans conteste l’œuvre de Duplessis. La véritable
Mme Lenoir, — la mère d’Alexandre Lenoir, le fondateur du Musée des Monu-
ments français, — est depuis sortie de l’ombre; on l’a vue aux « Cent Por-
traits de femmes » réunis, en 1909, à la salle du Jeu de Paume des Tuileries1. La
dame du Louvre ne peut donc plus être identifiée avec Mme Lenoir; mais rien
ne s’oppose à ce que cette seconde Liseuse soit de Duplessis. C’est l’opinion de
M. Belleudy, qui retrouve dans cette œuvre toutes les caractéristiques de son
talent : « finesse du dessin, sobriété et pure harmonie des couleurs, simpli-
cité, grâce de l’attitude, perfection rare des détails comme de l’ensemble, et
surtout concentration et force du sentiment à traduire ». A cela s’ajoutent des
particularités techniques : qualité des noirs à reflets grisâtres et surtout des
bleus, des bleus que Duplessis obtenait en broyant ses couleurs lui-même. Car
il était quelque peu chimiste : il est l’auteur d’un Mémoire sur la rareté de
l'outremer et un moyen d’en obtenir, d’un autre mémoire sur le transport et
l’utilisation delà gomme élastique amenée liquide; enfin,pendant qu’il occupait
les fonctions de conservateur du musée de Versailles, il avait recherché et
trouvé des procédés nouveaux pour nettoyer les marbres exposés à l’air et
rongés de lichen. Mais, malmené au cours de ses démarches et rendu méfiant,
il ne livra pas le secret de sa découverte.

Dans l’ouvrage de M. Belleudy, je ne vois qu’un petit point à reprendre.
Encore la responsabilité de l’erreur doit-elle remonter à un autre. Se référant
à un travail de M. Ed. André, naguère publié dans la Gazette des Beaux-Arts,
M. Belleudy nomme, parmi les élèves de Duplessis, Swebach-Desfontaines.
Celui-ci était bien élève d’un Duplessis, mais de Michel-H. Duplessis, peintre
de batailles et de cavaliers qui fut élève de Descamps, exposant aux Salons de
1791, 1793, 1798, 1799, et duquel je possède, au reste, un dessin, des études de
chevaux. Le mérite de la rectification doit revenir à M. André Arnould. C’est lui,
si je me souviens bien, qui releva l’erreur dans un excellent article du Journal
des Arts, peu après la publication faite par M. Ed. André.

CHARLES SAUNIER

1. V. Gazette des Beaux-Arts, 1909, t. 1, p. 4S9.

Le Gérant : P. Girardot.

PAU I S.

T Y P. PHILIPPE RENOUA HD.
 
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