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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 11.1914

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Nr. 2
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Dorbec, Prosper: La peinture française, de 1750 à 1820, 2: jugée par le factum, la chanson et la caricature
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https://doi.org/10.11588/diglit.24888#0175

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156

GAZETTE DES BEAUX-ART

Que l’artiste jure ou sacre
Contre mes malins propos,

Mon talent, je vous le consacre
Et je ris des défauts
Des maréchaux,

Des manteaux,

Des chapeaux,

Des rideaux,

Des carreaux,

Des flambeaux,

Des bedeaux...

Que je vois dans le Sacre.

ARLEQUIN.

Ce tableau est sans mouvement, dites-vous; ah ! tant mieux : ce repos,
cette tranquillité de chaque personnage prouve l’attention que l’on porte à
cette cérémonie, et j’aime mieux voir toutes ces jambes droites et tous ces
bras pendants, que d’apercevoir des groupes animés ; de cette façon, du
moins, les lignes ne sont pas interrompues.

(Air : Réveillez-vous, belle endormie.)

Vous voyez bien que l’on s’empresse

Pour voir ce chef-d’œuvre nouveau.

l’amateur.

Oui, l’on s’étouffe et l’on se presse,

Mais, Monsieur, c’est dans le tableau.

ARLEQUIN.

Halte-là, Monsieur l’amateur... Il est de fait que le jour du Sacre, au
moment même du couronnement, on étouffait dans l’église Notre-Dame. Il
faut donc savoir gré à M. David de n’avoir pas mis plus d’air dans son
tableau qu’il n’y en avait dans l’église.

l’amateur.

...Point d’effet ! point de perspective.

ARLEQUIN.

Vous auriez voulu que M. David fît dans cette grande machine ce que
Paul Yéronèse a fait dans son grand diable de tableau, où l’on voit tout, où
 
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