Le Grelot: journal illustré, politique et satirique (12.1882)

12» ANNEE. — N* 860

PARIS ET DEPARTEMENTS : 45 CENTIMES LE NUMERO

1er janvier 1882.

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M. DE SAINT-VALLIER

xt/yWD Le fitit

Nous n'avons pu nous procurer le texte exact du
speech prononcé par M. de Saint-Vallier en prenant
congé de l'empereur Guillaume, mais en voici à peu
près l'esprit, en supposant toutefois que la manifes-
tation de pareils sentiments en prouve.

C'est la mort dans l'âme que je me sépare de cette cour
allemande près de laquelle la République française m'avait
fait l'honneur de m'accréditer en qualité d'ambassadeur.
Je n'oublierai jamais, sire, toutes les bontés qu'on a eues
pour moi, ici, et tous les dîners auxquels on m'a invité,
sans me placer au bout de la table, comme c'était le droit
du vainqueur.

Do mon côté, j'espère que votre Majesté me rendra cette
justice : je ne lui ai jamais infligé les épitbètes de « vieux

......» ou « vieux pendulard » sous lesquelles on la

désigne souvent en France, je n'y ai même jamais songé.

Rien au contraire, j'apprécie hautement les qualités des
gens qui gouvernent ce peuple et grâce auxquelles ils ont
remporté sur nous un triomphe juste et mérité.

Plus je vous ai connu et fréquenté, ô mes chers hôtes et,
plus je déplore les plaisanteries de mauvais goût que l'on
a faites sur votre nom et sur vous-mêmes.

Loin de moi la pensée de revoir oia pauvre patrie 1 Mais,
je vous le confesserai, je regrette que ma mauvaise étoile
ne m'ait pas fait naître en Alsace-Lorraine, ce qui, par la
force des choses, m'eût permis de faire partie de votre
grande nation. Ah! sotte France, pourquoi as-tu plac?
l'Aisne si loin du Rhin ?

De quelle façon il représentait la France.