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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 12.1882

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https://doi.org/10.11588/diglit.6801#0035
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LE GRELOT

tète plus grosse qu'une citrouille en mal d'en-
fant et la joue gauche emmitoutléc d'ouate :
Qu'avez-vous donc?

Une rage de deats qui me fait souilnr le
martyre.

— Comment vous êtes dentiste et vous avez
mal aux dents? .

— Raison de plus I qui est-ce qui donnerait
l'exemple, alors !

Je

BALIVERNES

Je sais bien qu'on ne peut pas tout faire à la
fois, mais avec un peu de patience, quand on
opèreen détail d'une manière continue, on
arrive cependant à faire de grandes choses.

Ainsi, l'année dernière, le préfet de police
d'alors avait eu l'idée de bannir des maisons,
les lapins, les dindons, les poules, les canards,
etc

C'est à peu près tout ce qu'il a eu le temps
d'interdire, mais son"successeur qui a trouvé
la voie tracée n'a eu qu'à poursuivre : lui, il a
interdit leschameaux pour ne pas qu'ils gênent
le service'des omnibus — les chameaux à quatre
pattes — il a interdit de se souvenir des morts
et de leur porter des couronnes, à moins d'y
aller par demi personne à la lois, — ce qui,
entre parenthèse, n'a de chance de plaire
qu'aux culs-de-jalte — il vient maintenant
d'interdire les pianos dans les brasseries.

Au premier abord, on pouvait croire à l'é-
tranger, que du moment où vous aviez l'in-
tention de prendre un bock, vous étiez obligé
d'entendre un monsieur vous jouer mécham-
ment un petit air de quelque chose, non, niais
il y avait des brasseries où on n'était pas en
sûreté, on entrait sans méfiance, et un indi-
vidu blâmable vous ennuyait en musique.

Cela devait suffire et cela suffit. . •

Plus de pianos.

Mais comme on pouvait aller où il n'y avait
pas de ces choses-là, du moment qu'on les
supprime, il serait encore plus logique de les
supprimer dans les maisons, où, ayant loué,
on est obligé d'entendre des voisins qui s'a-
musent avec ça.

Cette raison est bonne j'imagine et j'espère
que le préfet de police va sauter dessus pour
interdire les pianos dans toutes les maisons
de Paris.

On n'aura plus que la ressource de les ex-
pédier en Prusse, où ils aiment bien çà, cela
sera déjà un commencement de revanche.

Défendant les pianos, pour être juste, il
faudra aussi défendre les violons, pour ne pas
faire de jalousie. -

Défendant la musique, qui fait mal aux oreil-
les, il faudra défendre de chanter — genre de
musique aussi, — puis de siffler, puis de crier,
puis de parler, — ça embêtera joliment les
femmes par exemple I

Mais comme ça deviendra difficile, il faudra
contraindre les gens à porter des muselières,
et à avoir leur adresse brodée dans le dos, pour
indiquer où ils veulent aller aux cochers de
fiacre qu'ils pourront prendre, ou dans le cas
qu'écrasés par une voiture de laitier, on soit
dans la nécessité de les reporter a domicile.

Pour ne pas exciter les citoyens à vous por-
ter des couronnes lors de l'anniversaire de
votre mort, il sera interdit de mourir sous
peine d'amende.

Pour donner l'exemple, l'opéra devra rem-
placer les morceaux de chant, par une panto-
mime vive et animée.

Pour montrer qu'on n'élève pas de bêtes
inutiles, il sera défendu de se gratter, enfin
d'ici quelques années tout sera parfait. On vous
défendra môme de descendre de chez vous
passé dix heures du matin pour acheter des
épinards.

Décidément nous sommes un peuple qui
marche vers une telle liberté que l'on se de-
mande où tout cela nous mènera. Pour peu
que cela continue on sera d'une telle effronte-
rie à Paris que tout le monde sera obligé de
filer ailleurs.

Et alors le préfet resté seul se défendra de
stationner et se mettra lui-même eu prison
pour s'apprendre à ne plus se troubler par
£.es seules réflexions.

René Lehrun.

BIBLIOGRAPHIE

içais,

Figurines dramatiques, par J.-B. Laolaize.
Tresse, éditeur, galerie du Théàtre-Franç;
Palais Royal.

L'auteur des Fantoches d'opéra vient de pu-
blier un nouveau volume d'études et de fan-
taisies dramatiques, portraits d'acteurs et
d actrices frappé au bon coin, comme à l'or-
dinaire. On y reconnaît l'esprit d'un écrivain
qui a beaucoup vu et beaucoup étudié. Tous
ses sujets sont traités d'une façon rapide,
claire et amusante, et les anecdotes y fourmil-
lent ; inutile de dire qu'elles sont d'une gaité
folle, et, pour en donner une idée, je prends
celle-ci au hasard :

Un directeur — X... — reçoit un régisseur
qui lui apporte une pièce à monter : le Bom-
bardement de Tanger.

— Cela va me coûter les yeux de la tôle !
Vous voulez donc me mettre sur la paille?

— Pourtant, Monsieur, il faut ce qu'il faut ?

— Non, non, pas de folles dépenses ! d'ail-
leurs les détonations, ça donne des attaques
de nerfs aux dames, ça épouvante les petits
enfants, et puis, il y a danger pour l'incendie.

— Du moment que c'est ainsi, je retire mon
bombardement.

— Pas du tout I... nous le jouerons, seule-
ment.... nous ferons un bombardement.... à
l'arme blanche.

En résumé, les Figurines dramatiques forment
un charmant volume, intéressant, plein d'hu-
mour, et dont le succès ne s'est pas fait at-
tendre, et quoique pas espagnol, il grandira
tout de même.

2E.>,

©ointe %- ipBensoaps

Nos lecteurs nous rendront cette justice:
nous ne sommes pas amis de Zola. Ce monsieur
nous agace, outre mesure, avec les perpétuels
discours indirects, les assommantes « noncha-
lance de blonde grasse », « longueur veule de
brune maigre » qu'il constate cent fois par
volume, » dans l'assoupissement du bourdon-
nement des mouches vertes. »

Néanmoins nous sommes avec Zola contre
Duverdy. Il n'y a plfis de littérature, plus de
journalisme possible, si, à chaque fois que l'on
crée un type, on voit un homonyme surgir et
mettre flamberge ou dommages-intérêts au
vent.

Supposons que nous insultions ici un Du-
rand, un Dubois ou un Martin. Serons-nous
obligés de payer une indemnité aux 7b.323
Durand, aux 8:1.027 Dubois et aux 93.113 Martin
que l'on compte en France. Ou, moyennant
l'autorisation de trois Durand, Martin et Du-
bois, autorisation obtenue contre un verse-
ment unique de cent sous, jouirons-nous du
droit d'injurier le tiers de million d'individus
répondant à ce trio de noms patronymiques ?

Non, véritablement, le seul fait de soulever
cette question dénote trop de bêtise pour que
cela puisse, ensuite, motiver matière à uno
discussion sérieuse.

X

Puisque nous en sommes sur ce chapitre
parlons un peu de la petite réclamation, for-
mulée par l'ambassade d'Allemagne, à propos
de ce Français qui a eu l'audace grande d'in-
fliger, il y a quelque dix ans, à son chien, le
nom de Bismarck.

L'ambassadeur de l'empereur Guillaume a
commis là une bourde des plus remarquables.

Le premier effet de sa réclamation va être,
en effet, de pousser nombre de Français, —
qui, sans cela n'y auraient nullement songé,—
à affubler leurs quadrupèdes domestiques des
prénoms intimes, d'ailleurs trè--euphoaiques,
d'Otto et AVilhelm.

Ilàtons-nous d'ajouter, d'ailleurs, avec l'im-
partialité qui nous caractérise, qu'en en usant
ainsi nos compatriotes se montreront mala-
droits à l'égal de nos voisins d'outre-Vosges.

Si mal élevés, si sales et si répugnants que
soient nos chats et nos chiens, ils ne sauraient
mériter encore qu'on les assimilât complète-
ment, ne fût-ce que par une similitude do
pseudonymes, aux chefs des pendulards de
1870-71.

X

Le premier mouvement de stupeur passé,
les conservateurs reprennent assez d'aplomb
pour se mettre à défendre le directeur de
l'Union Générale.

Le Figaro, par exemple, publie la note sui-
vante :

« Il y a deux ans, nous écrit un ('e nos abon-
nés, je fus informé par IL Bontoux qu'une
somme de^plus de cent mille francs, provenant
de la succession de mon père, était à ma dis
position sur un ordre de moi,envoyé à Vienne.
Fort intrigué, car j'ignorais complètement
l'existence de celte somme, je fis prendre des
informations, et l'on me répondit que M. Bon
toux seul pouvait me donner des éclaircisse-
ments à ce sujet, attendu que personne à Pa-
ris n'avait connaissance du fait ; mon père
n'en ayant parlé à qui que ce fût. Je lui écrivis
donc à Vienne, et quelques jours après je re
cevais sa réponse. 11 se trouvait que cette
comme lui avait été confiée de la main à la
main par mon père, pour être placée dans une
affaire industrielle; mais il n'y avait pas de
reçu, de sorte que, fans la scrupuleuse pro
bit'é de M. Bontoux, j'étais exposé à la
perdre. »

Ainsi, pour prendre le parti de M. Bontoux
ou juge habile d'affirmer qu'il est inutile de
demander un reçu à ce Monsieur chaque fois
qu'il reçoit de vous ou à votre ordre un dé
pôt, variant entre cent sous ou cent mille
francs.

Comme pavé de l'ours, cela mo semble assez
réussi.

X

I n nommé Lucien Tboniin, qui prétend
avoir fait la campagne de Tunisie, raconte
ainsi qu'il suit l'agonie d'un de ses frères
d'armes.

Théâtre : les environs de Zaghaçan, Arabes
et palmiers en masse tout alentour.

Son commandant l'avait chargé de porter un
ordre pressant aux troupes campées dans le
voisinage ; il s'était acquitté avec succès de sa
mission; ce fut au retour seulement qu'il
tomba au milieu d'une bande d'ennemis qui
l'attaquèrent furieusement. Une courte lutte
lui permit de mettre hors de combat trois de
ses agresseurs. Bientôt cependant, écrasé par
le nombre, affaibli par le sang qui coulait de
ses plaies, il s'affaissa presque privé de vie.
Ses camarades le relevèrent en cet état. Le
capitaine, vieux soldat de Crimée et d'Italie,
s'approcha de lui.

— Jean-Marie, lu es un brave, lui dit-il, je
vais te proposer pour la croix...

— Je vous remercie, mon commandant, ré-
pondit le blessé, ce n'est pas de cela qu'il s'a-
git. .. Je n'ai qu'un instant à vivre... je vou-
drais mourir en chrétien... un aumônier...

— Nous n'en avons pas ici, hélas 1

— Oh 1 mon Dieu! murmura le moribond,
pas de prêtre... je suis bien malheureux ! Que
dirait ma pauvre mère, si elle me voyait prêt
à quitter lavie sansqu'unmiaistreduSeigneur
fût à mes côtés, me montrant le ciel, m'adres-
sant un mot d'espoir, de pardon...

Le mourant fondit en larmes.

— Allons, allons, dit le capitaine ému, du
courage ! Dieu est miséricordieux... offre-lui
tes douleurs, il aura pitié de toi...

Le commandant avait absolument raison.
Dans le métier de confesseur, il y a ce qu'on
appelle la contrition parfaite, qui surtout lors-
qu'elle est suivie du baptême du sang, vous
décrasse un homme de toutes ses souillures
morales, aussi radicalement qu'un bain au
carbonate do potasse le dôbarasse de son en-
crassement physique.

Le besoin de cette contrition parfaite se fait
d'ailleurs rigoureusement sentir. Où en serait-
on, bone deus, si, l'exemple do la fin tragico-
coiniqued'Héliogabale aidant, on n'osait môme
aller aux lieux saixs se faire accompagner d'un
confesseur !

X

L'Agence Ilavas a communiqué, la semaine
dernière, à tous les journaux quotidiens, le
télégramme suivant :

Rome, 11 février.
La récente brochure de Mgr Savarèso sur la
dernière phase de la question romaine est déjà
déférée au tribunal de l'inquisition.

Ainsi, il existe encore un tribunal de l'In-
quisition.

Il me semble qu'en l'état actuel des choses,
la gent papale ferait mieux de le dissimuler
que de le crier sur les toits.

Décidément la curie justifie de moins en
moins son nom et mérite chaque jour davan-
tage, la dénomination d'Incurie romaine 1

X

Par contre, la Tribune Catholique, journal
régulièrement bi-hebdomadaire est toujours
indécrottablement bête avec une régularité
parfaite.

Dans son numéro du 1er février, nous
cueillons encore cette perle :

Cette croix est munie d'une vis formant
une cavité, où étaient des reliques et proba-
blement un morceau de la vraie croix, comme
il s'en répandit aussitôt après l'invention de
ce bois sacré par sainte Hélène.

« L'invention » du « sacré bois de la sainte
croix, » voyons, calotin de mon cœur, ce sont
là de ces choses qu'on ne se dit pas à soi-
même !

Kenri Vatjdéuont

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CHRONIQUE THEATRALE

'Ambigu

El M. William Busnach se faisait jouer tou-
jours !

A peine ce fécond auteur a-t-il une pièce
jouéesous lui,qu'il enfourcheun nouveau dada
et reparait plus triomphant que jamais sur
l'affiche de l'Ambigu.

M. Chabrillat a loi dans « son r> auteur; les
recettes mirobolantes de Y Assommoir exécutent
perpétuellement à ses oreilles leurs joyeux
carillons, et il s'est juré d'épuiser jusqu'au
dernier feuillet les drames de Busnach
Et s'il n'en reste qu'un, je jouerai celui-là!....

Il tient sa parole : après l'Assommoir. Xana;
après Nana, le Petit Jacques,- après le Petit
Jacques, la Marchande des quatre saisons, nous
en passons et non des meilleures.

Si peu laborieux que soient ces enfantements
successifs, il nous semble qu'ils commencent
néanmoins à fatiguer l'auteur et aussi... le
public.

Le naturalisme est une bonne chose, mais
pris à haute dose comme on se plaît à nous le
servir, il huit par écœurer. Nous en sommes
saturés, et les plus belles tirades, dites dans
le plus pur argot par le plus élégant des
voyous, nous laissent absolument froids. L'in-
succès de la Marchande des quatre saisons, qui
ne vaut ni plus ni moins que ses devancières,
en est une nouvelle preuve.

Le direclcur de l'Ambigu ne veut pas en
convenir, et affirme, dans un « communiqué »
solennel inséré dans les journaux du soir, que,
malgré les articles défavorables de la presse,
la Marchande des quatre saisons fait encaisser
des receltes iormidables. « Les critiques, dit
M. Chabrillat, ont été unanimes à engager
leurs lecteurs à venir voir le Petit Jacques et
les recettes ont baissé. On s'est montré sévère
pour la Marchande des quatre saisons, et le
public accourt en foule ! »

Nous en sommes charmé?, et c'est avec le
double plaisir que nous procurent le senti-
ment du devoir accompli et la certitude de ne
pas être désagréable à cet étonnant directeur,
que nous engageons très vivement nos lecteurs
à ne pas aller voir la Marchande des quatre
saisons.

Opéra-Comique

L'Opéra-Comique a donné cette semaine un
petit acte : « Attendez-moi sous l'orme » tiré de
Regnard, par MM. Jules Prével et de Bon-
nières. La musique est de M. d'Indy, un jeune
compositeur d'avenir.

Crtie bleuette, fort bien interprétée par
M. Barré et Mlle Thuillier et Molé, a été très
applaudie.

Philémon et Baucis, de Gounod, accompagne
cette petite pièce sur l'affiche.

C'est .avec le plus grand plaisir que nous
avons entendu de nouveau cette charmante
partition que chantent avec le plus grand
talent M. Taskin et Mlle Merguillier.

—o-= „

Nous ne sommes en France que trop portés
à admirer les grands hommes étrangers. On
parle de Livingstonc comme d'un héros, on a
fait une apothéose à Nordenskiold. Loin de
moi la pensée de nier les titres de ces Mes-
sieurs à l'admiration de mes contemporains
mais on me permettra d'inOuer que si j'avai*
un nom quelque peu difficile £ prononcer, et
si j'étais seulement né hors des ,°rontières de
notre belle patrie, je serais dôjcà pour le moins
commandeur de la Légion d'honneur.

Car enfin, toute modestie mise à part, j'ai
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