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https://doi.org/10.11588/diglit.5197#0125
DÉPART DE SAIDA. 117
Je ne savais comment exprimer à M. Renan ma reconnaissance pour
l'empressement qu'il avait mis à me faire parvenir tout de suite par un
télégramme la traduction de l'inscription. J'ai été profondément touché
de cette attention délicate. Connaissant l'inscription d'Echmounazar, je
m'attendais un peu à être l'objet d'une malédiction semblable à la sienne
de la part du vieux roi-prêtre, dont j'avais ouvert sans scrupule la chambre
sépulcrale et dont j'emportais le corps dans une vulgaire boîte de zinc :
puisse l'intérêt de la science servir d'excuse à mon audace et apaiser ses
mânes irrités !
Tels ont été en détail nos travaux à Saïda et les circonstances parti-
culières dans lesquelles le sarcophage du roi Tabnit a été découvert.
C'était, en somme, notre première campagne importante ; nous n'avions
pas l'expérience de ces sortes de travaux. Cependant, nous avons fait
ce qu'il nous était possible pour mener à bonne fin une entreprise aussi
intéressante que difficile, et nous croyons y avoir réussi. En tout cas,
nous aurons du moins acquis ainsi la pratique qui nous manquait, avec
la satisfaction de croire qu'à l'avenir, cette expérience aidant, nous nous
acquitterons mieux de notre tâche dans les fouilles que nous ne cesse-
rons d'entreprendre sur le sol de l'Empire Ottoman, qui recèle tant de
monuments laissés par les anciennes populations.
Désormais c'est ici, sur place, qu'on étudiera les vestiges de ces
civilisations évanouies. Les savants de tous les pays viendront ici pour
visiter les ruines dont est couvert le sol ottoman, que déjà ils parcou-
rent en tous sens, et pour étudier les collections du Musée Impérial, qui
s'enrichissent tous les jours d'objets nouveaux. C'est à Constantinople
qu'est le Musée de l'avenir; la sollicitude éclairée de S. M. I. le Sultan,
à laquelle ce Musée doit les rapides progrès de ces dernières années,
nous est le gage de ses progrès futurs.
Je ne savais comment exprimer à M. Renan ma reconnaissance pour
l'empressement qu'il avait mis à me faire parvenir tout de suite par un
télégramme la traduction de l'inscription. J'ai été profondément touché
de cette attention délicate. Connaissant l'inscription d'Echmounazar, je
m'attendais un peu à être l'objet d'une malédiction semblable à la sienne
de la part du vieux roi-prêtre, dont j'avais ouvert sans scrupule la chambre
sépulcrale et dont j'emportais le corps dans une vulgaire boîte de zinc :
puisse l'intérêt de la science servir d'excuse à mon audace et apaiser ses
mânes irrités !
Tels ont été en détail nos travaux à Saïda et les circonstances parti-
culières dans lesquelles le sarcophage du roi Tabnit a été découvert.
C'était, en somme, notre première campagne importante ; nous n'avions
pas l'expérience de ces sortes de travaux. Cependant, nous avons fait
ce qu'il nous était possible pour mener à bonne fin une entreprise aussi
intéressante que difficile, et nous croyons y avoir réussi. En tout cas,
nous aurons du moins acquis ainsi la pratique qui nous manquait, avec
la satisfaction de croire qu'à l'avenir, cette expérience aidant, nous nous
acquitterons mieux de notre tâche dans les fouilles que nous ne cesse-
rons d'entreprendre sur le sol de l'Empire Ottoman, qui recèle tant de
monuments laissés par les anciennes populations.
Désormais c'est ici, sur place, qu'on étudiera les vestiges de ces
civilisations évanouies. Les savants de tous les pays viendront ici pour
visiter les ruines dont est couvert le sol ottoman, que déjà ils parcou-
rent en tous sens, et pour étudier les collections du Musée Impérial, qui
s'enrichissent tous les jours d'objets nouveaux. C'est à Constantinople
qu'est le Musée de l'avenir; la sollicitude éclairée de S. M. I. le Sultan,
à laquelle ce Musée doit les rapides progrès de ces dernières années,
nous est le gage de ses progrès futurs.