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https://doi.org/10.11588/diglit.5197#0248
240 LE SARCOPHAGE DES PLEUREUSES.
le cerf vivant est traîné par les cornes. Pas plus que le choix du sujet,
la nationalité barbare des chasseurs ne me paraît renfermer l'allusion
qu'on y a cherchée au titulaire de la tombe. L'art grec, à la suite des
guerres médianes1, avait adopté les « chasses barbares » comme un
motif favori, banal, de décoration, sans y attacher de signification par-
ticulière. Ces Phrygiens de théâtre, ces Mèdes de fantaisie n'étaient là
que pour égayer de leurs costumes bizarres la surface des frises et des
tapisseries ; ils fournissaient un prétexte bien venu à représenter une
faune variée, inconnue au climat de la Grèce, mais que le luxe raffiné
des grands seigneurs asiatiques accumulait dans leurs magnifiques
« paradis ».
La cuve, aux parois rigoureusement verticales—et non, comme au
ve siècle, légèrement pyramidantes — reproduit le type du naos hellé-
nique ; elle le reproduit, non plus seulement comme le sarcophage du
Satrape dans sa silhouette générale, mais dans le détail de son archi-
tecture et de son décor. Tout autour de la cella court une rangée de
demi-colonnes ioniques, finement ciselées, quatre sur les petits côtés,
sept sur les grands : celles d'angle sont du type carré dit « colonne
attique2 », les autres conformes au modèle des temples attiques de la
meilleure époque, Erechthéion, temple de la Victoire, temple de l'Ilissos.
Le fût, long de dix diamètres, s'amincit vers le haut d'environ un
dixième; la base arrondie, à double tore, porte directement sur le
stylobate sans l'intermédiaire d'une plinthe carrée ; le chapiteau présente
l'inflexion caractéristique, d'une élégance tout athénienne, de la mou-
lure reliant les deux volutes. L'artiste ne s'écarte des formules consa-
crées par l'architecture religieuse que pour éviter l'encombrement et la
1. Stephani [Compte rendu pour 1866, p. 145 ; ... [At!;66ï]paç çio-aç, bnte(aç x' scypaç
pourl867,p. 59)soiipçonneieirinfluencedetapis- IXcqxov, Xéovxwv i' àypi'wv ôïjpâ'j.a-ca.
séries orientales, comme les [iapozpwv ùfxa^ona que 2. Pline, XXXVI, 179 Jan: ... atticœ columnœ,
décrit Euripide [Ion, 1150 suiv.) où l'on voyait quaternis angulis, pari laterum intervallo.
le cerf vivant est traîné par les cornes. Pas plus que le choix du sujet,
la nationalité barbare des chasseurs ne me paraît renfermer l'allusion
qu'on y a cherchée au titulaire de la tombe. L'art grec, à la suite des
guerres médianes1, avait adopté les « chasses barbares » comme un
motif favori, banal, de décoration, sans y attacher de signification par-
ticulière. Ces Phrygiens de théâtre, ces Mèdes de fantaisie n'étaient là
que pour égayer de leurs costumes bizarres la surface des frises et des
tapisseries ; ils fournissaient un prétexte bien venu à représenter une
faune variée, inconnue au climat de la Grèce, mais que le luxe raffiné
des grands seigneurs asiatiques accumulait dans leurs magnifiques
« paradis ».
La cuve, aux parois rigoureusement verticales—et non, comme au
ve siècle, légèrement pyramidantes — reproduit le type du naos hellé-
nique ; elle le reproduit, non plus seulement comme le sarcophage du
Satrape dans sa silhouette générale, mais dans le détail de son archi-
tecture et de son décor. Tout autour de la cella court une rangée de
demi-colonnes ioniques, finement ciselées, quatre sur les petits côtés,
sept sur les grands : celles d'angle sont du type carré dit « colonne
attique2 », les autres conformes au modèle des temples attiques de la
meilleure époque, Erechthéion, temple de la Victoire, temple de l'Ilissos.
Le fût, long de dix diamètres, s'amincit vers le haut d'environ un
dixième; la base arrondie, à double tore, porte directement sur le
stylobate sans l'intermédiaire d'une plinthe carrée ; le chapiteau présente
l'inflexion caractéristique, d'une élégance tout athénienne, de la mou-
lure reliant les deux volutes. L'artiste ne s'écarte des formules consa-
crées par l'architecture religieuse que pour éviter l'encombrement et la
1. Stephani [Compte rendu pour 1866, p. 145 ; ... [At!;66ï]paç çio-aç, bnte(aç x' scypaç
pourl867,p. 59)soiipçonneieirinfluencedetapis- IXcqxov, Xéovxwv i' àypi'wv ôïjpâ'j.a-ca.
séries orientales, comme les [iapozpwv ùfxa^ona que 2. Pline, XXXVI, 179 Jan: ... atticœ columnœ,
décrit Euripide [Ion, 1150 suiv.) où l'on voyait quaternis angulis, pari laterum intervallo.