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155

» le lecteur sera sans doute bien aise d’en
» d’en voir ici l’estampe. L’histoire de ce
» duel se voit encore sur le manteau d’une
» des cheminées du château de Montargis,
» mais la poussière qui s’y est attachée de-
» puis si longtemps fait qu’on ne peut distin-
» guer qu’avec peine les parties qui la com-
» posent : Le R. P. Noël Seurrad, ci-devant
» prieur de Ferrières, m’a procuré une vieil-
» le estampe faite, il a près de deux cens ans,
» de l’histoire représentée sur cette chemi-
» née; c’est d’après cette estampe qu’on a
» fait faire la planche suivante. »

Après la relation du duel qu’il emprunte à
la Colombière, Montfaucon explique les dé-
tails de l’estampe et ajoute :

« Ce duel se fît l’an 1571 s’il faut s’en rap-
» porter (il ne le fallait pas) à la date mar-
» quée en haut de la planche, ajoutée à la
» main longtemps après que la planche fut
» faite. Le meurtrier était le chevalier Ma-
» caire, gentilhomme, archer des gardes du
« Roi... etc. »

Un Album du département du Loiret, pu-
blié en 1827 (î), renferme l’histoire sommaire
du château de Montargis, et, bien entendu,
la mention de la cheminée au dessus de la-
quelle se voyait la peinture faite sous Charles
VIII.

Un autre album publié en 1850, et composé
de gravures pour servir à l’histoire de France
d’Anquetil (2) en contient une avec cette lé-
gende : « Singulier duel qui eut lieu l’an 1571,
» (Montfaucon a fait école) par ordre du Roi,
)> entre le chevalier Macaire et le chien dit
» de Montargis (dessin de l’époque). » C’est
une mauvaise réduction de l’estampe de Mont-
faucon, reproduite ici on ne sait pourquoi,
puisque le chien de Montargis n’est pas même
nommé par Anquetil.

E11 1854, le Magasin pittoresque, à ses
débuts, n’oublia pas le chien de Montargis(3).
11 respecta le récit de Vulson de la Colom-
bière et le reproduisit après Montfaucon;
mais la gravure que cet auteur a donnée dans
ses Monuments de la monarchie française lui
parut « empreinte du goût de la Renaissan-
ce... Les costumes sont en partie romains »
proposition bien difficile à établir.

En conséquence, il en publia une nouvelle
avec costumes du quatorzième siècle. Cette
gravure signée Wattier, est un des curieux
spécimen des commencements de la gravure
sur bois dans le Magasin Pittoresque. L’exé-
cution de la gravure est d’une adorable naï-
veté et ne manque pas de largeur. On retrouve
cette légende dans des livres illustrés publiés
récemment, tels que les Animaux historiques
(4). Une lithographie accompagne le texte;
elle représente Macaire assailli par le chien.
Cette planche est de M. V. Adam. Elle n’offre
aucun intérêt sous le rapport de la composi-
tion ou de l’exécution.

Cette curieuse suite de gravures que nous
avons énumérées en suivant pas à pas la dis-
sertation de M. Guessard, a pour point de dé^-
part la peinture de la cheminée du château

(1) Par C. F. Vergnaud-Romagnési, in fol.

(2) Edition Fayot. Paris, Hocquart 1830.

(3) Deuxième année; 1834, p. 89.

Ù) Par Orlaire Fournier, 1 vol, in-8°, Paris. Garnier
frères. Une pr emière édition de cet ouvrage a paru en

de Montargis. C’est la représentation la plus
ancienne et en somme la plus fameuse du cé-
lèbre duel, puisque le chien d’Aubri de Mont-
didier y a gagné son nom populaire. Le lec-
teur a pu remarquer aussi que tous les chro-
niqueurs et historiens qui, au récit de l’anec-
dote, ont voulu joindre une planche gravée
pour en mieux graver le souvenir dans l’esprit
du lecteur, font mention de la cheminée de
Montargis et de la scène qui y est peinte. Sca-
liger y faisait allusion, du Cerceau la des-
sine et la grave, puis elle fut successivement
mentionnée par Relleforest, Jean de Mareon-
ville qui changea en une partie essentielle,
d’après l’autorité d’Olivier de la Marche, la
tradition admise à Montargis et enfin par A.
Thevet, Vulson de la Colombière et Mont-
faucon.

Cinq gravures parurent successivement
depuis Charles VIII jusqu’à la fin du siècle
dernier; presque toutes elles dérivent de la
peinture du château de Montargis. Les patien-
tes recherches et la vaste et aimable érudi-
tion de M. Guessard nous ont suffisamment
édifié sur chacune d’elles. En voici d’ailleurs
la liste sommaire :

1° La gravure faite d’après la peinture de
la cheminée de Montargis, attribuée à An-
drouet du Cerceau, publiée vers 1580.

2° La gravure placée par Jean de Marcon-
ville en tête de son récit, portant la date de
1598, représetant Macaire enfoui en terre jus-
qu’au nombril.

5° La gravure de René Lochon , né à Paris,
avant 1656, et publiée par Jacques Lagniet,
peu de temps après l’apparition du livre de
Vulson de la Colombière. Ce n’est qu’une re-
production en contre-partie de la gravure du
seizième siècle.

4° La réduction de la précédente gravure,
publiée par le même éditeur, par le procédé
de l’eau-forte et sans nom d’auteur.

5° La gravure donnée par Montfaucon et
et qui n’est que la copie de celle d’Androuet
du Cerceau.

On voit que nous ne faisons pas entrer
dans cette récapitulation trois gravures men-
tionnées par M. Guessard , mais qui, publiées
depuis le commencement du siècle pour le
commerce, n’ont pas le même intérêt dans
l’histoire de l’art que les estampes des siècles
précédents. Peut-être même pourrait-on dé-
couvrir d’autres illustrations consacrées à la
gloire du chien de Montargis dans les recueils
ou dans les livres à images qui paraissent
depuis soixante ans; cela nous importe peu
et importait encore bien moins à M. Gues-
sard. Il a dit la vérité sur cette fable merveil-
leuse qui ne perd rien du reste à sortir du
domaine de l’histoire pour rentrer dans celui
de la légende. Le lecteur curieux de remonter
aux sources, n’a qu’à consulter le poème de
Macaire, publié par M. Guessard dans sa col-
lection des anciens poètes de la France, chez
Franck, r. de Richelieu, à Paris.

J. J. Guiffrey.

Pour la partie française : J. J. Guiffrey.

CHRONIQUE GÉNÉRALE.

— M- Slallaert, directeur de l’académie de Tournai,
vient d’être nommé Directeur de l’académie de Bruxelles.

— Le Musée de la porte de Hal vient d’acquérir l’ivoire
roman de Genoels Elderen. C’est une œuvre d’art d’un
grand intérêt dont le Messager des sciences historiques a
donné la reproduction, année 1859, page 1.

— Un journal allemand nous apprend un fait que
nous connaissions mais dont nous avons jugé utile de ne
pas entretenir le public. Il s’agit de la tour de l’est de
St. Michel et Gudule qui, par suite des travaux du nouvel
escalier, aurait fait un mouvement traduit par une
fente considérable que tout le monde peut constater
à l’intérieur de l’église. Ne serait-il pas bon de rassurer
le public à cet égard? Ce serait d’autant plus opportun
que le journal allemand dont il s’agit annonce qu'il sera
très difficile, sinon impossible, de réparer la fente. Il
ajoute que c’est là une nouvelle preuve de la prudence
qu’il faut apporter en changeant ou modifiant d’ancien-
nes bâtisses pour les fondations desquelles les vieux
architectes n’ont pas toujours pris les précautions néces-
saires.

1— On annonce une importante publication due au
photographe Fierlants. C’est la reproduction des princi-
pales miniatures des manuscrits de la Bibliothèque de
Bourgogne. Nous aurons occasion d’en parler.

— La distribution des prix aux élèves de l’Académie
des beaux-arts de Bruges a eu lieu, avec une pompe que
justifient et la tradition et les succès remportés dans les
derniers temps par cet établissement. Les fêtes de l’Aca-
démie sont populaires à Bruges; cela tient au caractère
démocratique de cette institution, qui est fréquentée
par des fils d’artisans.

La solennité était présidée par M. Vander Plancke,
président; les autorités civiles et militaires ainsi que le
corps professoral y assistaient. Après la distribution des
récompenses, les lauréats ont été reconduits en cortège
chez leurs parents. Puis est venue la vraie fête flamande,
les décoratione des rues, les innombrables drapeaux,
les sérénades, les illuminations les ballons, le carillon,
et, par dessus tout, cette joie franche, touchante même,
que donnent les succès remportés sur le terrain pacifi-
que des arts.

Selon une ancienne coutume, la maison des lauréats
était ouverte aux amis, aux connaissances, aux étran-
gers même et la table dressée pour tous.

— On vient de placer au Musée historique un tableau

qui rappelle l’un des faits les plus intéressants de notre
histoire nationale contemporaine. C’est le gouvernement
provisoire de 1850, réuni à l’hôtel de ville de Bruxelles.
L’auteur, M. Picqué, l’un de nos plus anciens peintres
d’histoire et l’un des premiers dans ce groupe d’artistes
courageux qui parvinrent, déjà sous la domination hol-
landaise, à vaincre l’indifférence publique, avait eu, en
1850, l’heureuse idée de grouper les portraits de nos
grands citoyens, tout en consacrant le souvenir de leur
acte patriotique. L’original de cette peinture est à l’hôtel
de ville, mais le gouvernement actuel a compris qu’il
importait d’assurer en quelque sorte cette page contre
toute sorte de risques, et il en a commandé à l’auteur
une copie, qui révèle des qualités d’exécution dignes
d’éloge. (Moniteur).

— Une haute distinction vient d’écheoir à notre com-
patriote, Madame Defontaine-Coppée dont nous avons
plusieurs fois signalé le mérite littéraire. L’Impératrice
des Français a fait parvenir à l’élégant auteur des Fem-
mes illustres de la Belgique une magnifique médaille en
or dans un écrin aux armes impériales. Son portrait,
très en relief, est d’un côté, et, de l’autre, se trouvent ces
mots : Donné par l'Impératrice Eugénie à Madame Angé-
lique Defonlaine. 1865. Ce beau don a été motivé par l'en-
voi récent d’une inspiration poétique. Le cadeau de
l’Impératrice Eugénie était accompagné de la lettre que
voici :

Ministère de la maison de l'Empereur et des Beaux-Arts.

Palais des Tuileries, 18 Septembre 1865.
 
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