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Pour ces archéologues qui ne connais-
saient que l’art romain et le plein-cintre, l’arc
brisé et le style de nos cathédrales étaient
tout à fait barbares. Aussi dédaignaient-ils
de l’étudier; l’un d’eux, Millin, je crois, lut
un jour quelque vieux traité où il était ques-
tion de croisées d’ogive; pour lui qui n’avait
jamais prêté qu’une attention très superficiel-
le aux édifices du moyen-age , la fenêtre
amortie en cintre-brisé était le caractère le
plus apparent de cette architecture; ce mot
inconnu : croisées d'ogive s’appliquait évidem-
ment à ces fenêtres barbares si bizarrement
construites. Cette grossière confusion d’un
ignorant, partagée par quelques contempo-
rains, fut bientôt généralement adoptée sans
examen. Peu de temps après, commença le
goût des monuments aussi bien que des cos-
tumes et des termes du moyen-age; la jeune
école de 1830 trouva les mots ogive et style
ogival déjà usités et les trouva commodes
pour désigner une époque qu’elle aimait sans
la bien comprendre. Ainsi l’erreur reçut sa
sanction de l’Académie elle-même et quand,
après plusieurs années, des hommes plus sa-
vants et plus scrupuleux voulurent rétablir
le véritable sens des mots, il se trouva que
le Dictionnaire de l’Académie qui, en 1803,
n’avait admis que l’acception primitive et vé-
ritable du mot ogive, avait consacré dans son
édition de 1833 l’habitude vicieuse de donner
le nom d’ogive à Parc-brisé et de style ogival
à l’architecture gothique. Or, notons que les
arcs ogives sont toujours en plein-cintre.

Pour en revenir au Congrès d’Anvers, il
serait important de décider avant toute dis-
cussion sur l’architecture gothique et sur ses
origines, que le mot ogive n’a jamais signifié
arc-brisé, mais bien les nervures diagonales
de certaines voûtes d’arête, et que, par consé-
quent, architecture ogivale est un terme tout
à fait impropre qui doit être rayé désormais
de tout livre vraiment sérieux et scientifique.
Nous ne demandons pas qu’on aille jusqu’à
substituer, comme il serait juste, le nom de
style français à celui de style gothique; et
encore reste-t-il à examiner si l’arc-brisé qui
se rencontre dans un bon nombre d’édifices
romans peut être considéré comme un des ca-
tères exclusifs de l’architecture gothique.
Nous laissons au Congrès d’Anvers le soin de
débattre cette question.

J. J. Guiffrey.

Beaucoup d’intrigues ont été mises en jeu
pour l’élection des membres du jury de l’Ex-
position des Beaux-Arts de 1866. Le nombre
des jurés, on le sait, avait été doublé cette
année. Ainsi fallait-il nommer dix-huit pein-
tres, neuf sculpteurs, six architectes et six

graveurs. Les choix sont généralement fort
bien tombés; voici les noms de ces jurés,
auxquels l’administration joindra bientôt de
nouveaux juges : Pour la peinture, le dessin,

! etc : MM. Gerôme, Cabanel, Pils, Bida, Meis-
sonier, Gleyre, Français, Fromentin, Corot,
Robert-Fleury, J. Breton, Hébert, Dauzats,
Brion, Daubigny, Barrias, Dubufe, Baudry.
Supplémentaires: MM, Isabey, de Lajolais,
Th. Rousseau. Pour la sculpture et gravure en
médailles : MM. Guillaume, Barye, Cavelier,
Dumont, Jouffroy, Perraud, Daumas , Cabet,
Paul Dubois. Supplémentaires : MM. Michaux,
Marcelin, Oudiné. Pour l’architecture : MM.
Henri Labrouste, Duban, Viollet-le-Duc,
Baltard, Vaudoyer. Supplémentaires: MM.
Gilbert, Garnier, Lefuel. Pour la gravure et
la lithographie : MM. Henriquel-Dupont, Ed.
Girardet, François, P. Girardet, Herman
Eichens, Mouilleron. Supplémentaires : MM.
Gaucherel, Bargue, Ach. Martinet. Il nous
reste seulement à rappeler que par le nouveau
réglement de l’exposition, tous les artistes
ayant déjà obtenu une médaille sont appelés
à voter sur la grande médaille d’honneur.

Nous réservons pour le prochain n° les
renseignements et les bruits que nous avons
pu recueillir sur les envois de nos artistes.

Pour la partie française : J. J. Guiffrey.

CHRONIQUE GÉNÉRALE.

— M. Hagemans, vice-président de l’académie d’ar-
chéologie de Belgique, a eu l’honneur d’ètre reçu par le
Roi, qui a bien voulu accepter la dédicace d’un ouvrage
que l’écrivain publiera prochainement : l’Hisluire du
pays de Cliimay.

— Le Roi augmente notablement sa galerie de ta-
bleaux. Il vient d’acquérir des œuvres de Gallait, Wil-
lcms, Slevens et un Ingres, très-remarquable, dit-on,

Homère aveugle.

— Nous sommes à l’époque des effluves musicales.
On n’entend parler en Belgique que de compositions
les plus savantes et les plus gracieuses dues à MM. Jou-
ret, Huberti, Miry, 0. de Burbure, Waelput, Eden
(un joli nom) et Radoux. De ce dernier on a joué der-
nièrement à Liège, un opéra-comique, le Béarnais,
qui a obtenu tous les succès possibles. L’œuvre est
puissante et dénote un homme de génie.

— Par arrêté royal du la mars sont nommés membres
de la commission chargée de l’organisation et de la direc-
tion de l’exposition générale des beaux-arts de 1866 :
MM. Vervoort, ancien président de la Chambre des re-
présentants; Bischoffsheim, membre du Sénat; comte
de Robiano, membre du Sénat; De Decker, membre de
la Chambre des représentants et vice-président du Cer-
cle artistique de Bruxelles ; Anspach, bourgmestre de la
ville de Bruxelles; Beyaert, architecte, à Bruxelles;
Cluysenaer, architecte, à Bruxelles; De Bicfve, peintre
d’histoire, à Bruxelles; De Keyser, directeur de l’Acadé-
mie royale des beaux-arts d’Anvers; De Winne, pein-
tre, à Bruxelles; Fraikin, artiste statuaire, à Bruxelles;
Franck, artiste graveur, à Bruxelles; Jacquet, artiste
statuaire, à Bruxelles; Lamorinière, artiste peintre, à
Anvers; Lebrun, faisant fonctions de directeur général
des beaux-arts, lettres et sciences, à Bruxelles; Por-
laels, peintre d’histoire, à Bruxelles; Robert, peintre
d’histoire, à Bruxelles; Thomas, peintre d’histoire, à
Bruxelles; Van Lerius, peintre d’histoire, à Anvers;
Van Moer, artiste peintre, à Bruxelles; Eug. Verboeck-
hoven , artiste peintre, à Bruxelles.

M. Vervoort, ancien président de la Chambre des re-
présentants, remplira les fonctions de président.

La commission nommera son vice-président.

M. Stienon, secrétaire de la commission administra-
Uve du Musée royal de peinture et de sculpture, est
adjoint à la commission en qualité de secrétaire et d’a-
gent comptable.

— MM. De Brou, conservateur des collections de S.

A. Je duc d Arenberg, à Bruxelles, et Balat, architecte,
a Bruxelles, sont nommés membres de la commission
administrative du musée royal de peinture et de sculp-
ture. r

— M. H. Hymans, le conservateur adjoint de la col-
lection d’estampes à la Bibliothèque royale de Bruxelles,
adonné dernièrement, à Liège, une conférence quia
été très applaudie.

. La commission provinciale des inscriptions funé-
raires et monumentales d’Anvers vient de publier la 83me
livraison de son recueil; elle est consacrée à l’intéres-
sante église de St. Rombaut à Matines. On y compte 51
gravures intercalées dans le texte.

Un arrêté royal charge M. L. Wiener, d’exécuter
une médaille commémorative du roi Léopold lr et de la
reine Louise-Marie.

— L Allemagne et la Hollande vont aussi avoir leurs
expositions d’aquarelles. M. M. Schasler, directeur du
journal de Berlin « Les Dioscures » a publié au sujet des
expositions internationales de cette nature un excellent
article que le défaut d’espace ne nous permet pas de
reproduire.

VENTES.

A Anvers, le 5 Avril, chez le Greffier Ter Bruggen ,
vente très importante de tableaux anciens et modernes,
I de livres, gravures et objets d’art en tous points dignes
des amateurs les plus sévères. 11 faut parcourir le cata-
logue détaillé de ces collections pour se faire une juste
idée de l’intérêt qu’elles offrent.

A Berlin, sous la direction de la maison Sachse et
Cie, se vendra le 12 et le 13 Avril, une précieuse collec-
tion de tableaux modernes Allemands, Flamands, et
Français.

VENTE PUBLIQUE

d’une belle collection

DE TABLEAUX

ANCIENS ET MODERNES ,

DE LIVRES

de Sciences, Arts, Histoire, Littérature et Commerce,

DE QUELQUES

GRAVURES ET ORJETS D’ART,

PROVENANT DES SUCCESSIONS DE

MM. H. Slecnveld, Col. De Romain, G. Van de Wiel
et autres,

QUI AURA LIEU

PARLE MINISTÈRE Dü GREFFIER EDOUARD TER BRUGGEN,

en ses salles de ventes, rue des Sœurs-Noires, 23,

A ANVERS,

Mardi 3 Avril 1866 et jours suivants,
à 10 et à 2 heures.

Exposition publique deux jours avant la Vente,

de 11 à 2 heures.

Le Catalogue se trouve chez le Greffier susdit.
Maison L. SACHSE et Cie, à Berlin.
Vente Publique

DE 123 TABLEAUX ORIGINAUX

de Maîtres Modernes ,

□□ Qaü&iâQiïooa oa
M. DE HILDEBRANDT,

ET D’AUTRES AMATEURS.

La Vente aura lieu dans la grande salle, Unler den
Linden n° 23, le 12 et 13 Avril.

L’exposition publique aura lieu le 11 Avril.

ST. NICOLAS, TVP. DE i. EDOïl.
 
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