M. Alvin a adressé, sous la date du 14 Août
1865, à M. le Ministre de l’Intérieur, sur la
situation des académies et des autres écoles de
dessin de Belgique en 1864, j’ai été fort sur-
pris que l’honorable échevin ait pu y trouver
une sorte de déni de justice envers l’adminis-
tration de la capitale. Le document dont il
s’agit ne pose point en principe, comme on |
voudrait le faire croire, que la ville de Brux-
elles ne met l’enseignement du dessin qu’à la
portée de716individus seulement, il se borne
à affirmer un fait incontestable, à savoir: que '
l’académie de Bruxelles n’a reçu, en 1864, j
que six cent seize élèves, ce qui représente un
élève pour 260 habitants.
Pour comprendre un livre, il y a un pro- j
cédé très-simple, souvent fastidieux, j’en con- j
viens, mais indispensable si l’on ne veut pas i
s’exposer à des jugements téméraires, c’est de !
le lire.
Quiconque aura lu les deux premiers li- j
vres du rapport de M. Alvin, aura une idée j
très-complète de la situation (en 1864) de tous
les établissements dont ce document s’occupe,
tant sous le rapport de l’administration que !
sous celui de l’enseignement, du personnel et |
du matériel. C’est dans ces deux premières j
parties de l’œuvre que le lecteur, sans parti
pris, doit aller chercher les éléments de son
appréciation. Or, après avoir lu ces deux li-
vres et les nombreux tableaux qui les accom-
pagnent, il est absolument impossible de
prétendre que l’auteur a confondu l’établisse-
ment de la capitale avec des écoles très-infé-
rieures, telles que celledeLokeren,de Zele, de I
Deynze et de Sotteghem.
L’honorableéchevin n’aura lu que la pageque j
lui aura désignée quelque doigt malveillant,
intéressé à décrier l’auteur et son livre; et
cette page se trouve dans la partie du travail j
de M. Alvin qui a pour objet spécial la recher- [
che d’une formule au moyen de laquelle l’ad-
ministration supérieure puisse apprécier les |
besoins et les ressources de chaque localité, i
au point de vue unique du service de l’ensei- !
gnement des arts confié aux académies et aux s
autres écoles de dessin. L’auteur y cherche
d’abord quel devrait être le rapport normal
entre le chiffre de la population de chaque
ville et celui des élèves à admettre dans les
dites institutions, et il arrive à cette conclusion J
que « ce n’est pas se montrer trop exigeant
» que de demander que la proportion de
» 1 p % soit considérée comme l’expression
» des besoins et que celte proportion serve
» de base aux calculs ayant pourobjetdefîxer
» le taux des dépenses. » p. 379.
Quant à ce qui concerne les dépenses de ces
écoles et académies, l’auteur se livre à des
calculs ayant pour objet de rechercher dans
quelle proportion et dans quelles conditions
le gouvernement pourrait se regarder comme
obligé de concourir à l’entretien des acadé-
mies etc. Il émet l’opinion que voici :
« La proportion de 2 p cent des dépenses
» ordinaires communales pourrait être prise
» pour limite du minimum des sacrifices que
» devrait s’imposer d’abord toute commune
n sollicitant un subside de l’Etat. » p. 390.
On trouve donc au troisième livre du docu-
ment un tableau dans lequel chaque commune
est rangée suivant le rapport du chiffre de sa
population à celui des élèves admis dans son
académie ou écolededessin; la ville de Brux-
elles occupe le 49e rang dans ce tableau. Il y
en a un autre où chaque commune est classée
d’après le chiffre proportionnel des dépenses
qu’elle s’impose pour son académie eu égard
à ses ressources financières ordinaires. Dans
ce tableau la ville de Bruxelles occupe le 30e
rang.
C’est ce qui a blessé la susceptibilité de M.
l’échevin de Bruxelles, qui prétend que l’au-
teur aurait du faire entrer dans les calculs qui
ont servi à établir le premier tableau, les élèves
qui reçoivent l’enseignementdu dessindansdes
institutions autres que l’académie de la capi-
tale, et dans le second tableau les sommes
que la ville de Bruxelles consacre à cet ensei-
gnement dans son athénée et dans les écoles
primaires. Mais M. l’échevin ne s’aperçoitdonc
pas que si l’auteur eût tenu compte de ces
éléments, il l’aurait fait pour toutes les locali-
tés et que fa situation n’aurait peut-être pas
été fort changée. L’auteur du rapport n’a fait
entrer dans ses calculs que les chiffres des élè-
ves qui fréquentaient, en 1864, les établisse-
ments dont son travail devait s’occuper. Il n’a
pas admis dans sa statistique les élèves des
athénées, des collèges, des écoles moyennes
et des écoles primaires où le dessin est ensei-
gné, il ne pouvait ignorer cependant l’exis-
tence de ce cours dans un très-grand nombre
d’institutions publiques et privées répandues
dans tout le pays. S’il a passé sous silence
les écoles primaires et les écoles d’adultes de
Bruxelles, il n’a pas fait mention de celles des
autres villes où l’on enseigne aussi le dessin;
il a négligé, entre autres, les écoles des arts
et manufactures, des ponts et chaussées, des
mines, l’école militaire, les écoles industrielles
et bien d’autres.
Si l’auteur du rapport avait eu l’intention
de rechercher dans quelle proportion l’ensei-
gnement du dessin devrait être distribué par-
mi la population entière du pays, au moyen
des écoles de toute nature, il ne serait pas
arrivé à cette conclusion qu’il suffit qu’un in-
dividu pour cent reçoive cet enseignement.
Il est clair que ce vœu ne s’applique qu’aux
institutions dont son rapport a pour objet de
provoquer le perfectionnement.
Quoi, lorsque l’on constate, dans certaines
localités, la présence, sur les bancs de l’école
primaire, de un élève pour sept habitants,
on se contenterait de un pour cent quand il
s’agit d’une branche d’instruction aussi im-
portante que le dessin ; ce serait tout simple-
ment absurde.
Mais, pour M. l’échevin de Bruxelles, l’a-
cadémie de la capitale est une Université qui
na rien de commun et qui ne peut sous aucun
rapport entrer en comparaison avec les cours
de dessin créés dans certaines communes et
même dans certaines villes de 3e et de 4e ordre.
Non sans doute, l’académie de Bruxelles
ne saurait être mise sur la même ligne que
les écoles auxquelles on fait allusion et l'am-
teur du rapport n’a pas commis cette confu-
sion. Mais la situation des six septièmes des
élèves de l’académie de Bruxelles est identi-
quement la même que celle des élèves des
écoles dont on parle avec un peu trop de dé-
dain. Il y a même beaucoup d’académies de
2e et de 5e ordre qui accepteraient avec em-
pressement un concours avec les élèves des
cours qui, dans le programme de cette uni-
versité artistique, constituent l’enseignement
primaire et l’enseignement moyen.
Les cours supérieurs de l’académie de
Bruxelles, en 1864 (année qui fait l’objet du
rapport incriminé), les cours qui seuls pour-
raient recevoir la dénomination de Cours Uni-
versitaires, réunissaient, en tout, quatre-vingt
treize élèves, répartis de la manière suivante ;
Classe de dessin d’après nature 27 élèves inscrits 14 ayant concouru.
— Figure d’après la bosse 20 » » 11 >
— Sculp. les deux cours sup. 27 2* > 13 >
— Arch. les deux cours sup. 19 > >10 >
Les 623 élèves, répartis dans les autres
classes, ne reçoivent pas un enseignement
autre que celui qui est donné aux élèves de
l’académie deTermonde, par exemple. L’aca-
démie de Bruxelles a donc beaucoup de cho-
ses communes, et peut, sous bien des rapports,
entrer en comparaison avec des cours de des-
sin créés dans certaines villes de 2e et de 3e
ordre.
Reste à examiner si, comme le soutient M.
l’échevin Funck , l’introduction de l’enseigne-
ment du dessin dans les écoles primaires de
Bruxelles, doit avoir pour résultat de rendre
suffisantes pour les besoins de la population,
les 7oû places que l’académie peut lui offrir.
L’honorable échevin évalue à six mille, les
enfants et les jeunes gens qui reçoivent l’en-
seignement du dessin dans les écoles primai-
res et dans les écoles d’adultes de la capitale.
Selon lui, les résultats de cet enseignement
sont magnifiques. Disons tant mieux, qnoique
tout le monde ne partage pas, et pour cause,
l’admiration de M. Funck pour ces résultats
que les hommes compétents trouvent satisfai-
1865, à M. le Ministre de l’Intérieur, sur la
situation des académies et des autres écoles de
dessin de Belgique en 1864, j’ai été fort sur-
pris que l’honorable échevin ait pu y trouver
une sorte de déni de justice envers l’adminis-
tration de la capitale. Le document dont il
s’agit ne pose point en principe, comme on |
voudrait le faire croire, que la ville de Brux-
elles ne met l’enseignement du dessin qu’à la
portée de716individus seulement, il se borne
à affirmer un fait incontestable, à savoir: que '
l’académie de Bruxelles n’a reçu, en 1864, j
que six cent seize élèves, ce qui représente un
élève pour 260 habitants.
Pour comprendre un livre, il y a un pro- j
cédé très-simple, souvent fastidieux, j’en con- j
viens, mais indispensable si l’on ne veut pas i
s’exposer à des jugements téméraires, c’est de !
le lire.
Quiconque aura lu les deux premiers li- j
vres du rapport de M. Alvin, aura une idée j
très-complète de la situation (en 1864) de tous
les établissements dont ce document s’occupe,
tant sous le rapport de l’administration que !
sous celui de l’enseignement, du personnel et |
du matériel. C’est dans ces deux premières j
parties de l’œuvre que le lecteur, sans parti
pris, doit aller chercher les éléments de son
appréciation. Or, après avoir lu ces deux li-
vres et les nombreux tableaux qui les accom-
pagnent, il est absolument impossible de
prétendre que l’auteur a confondu l’établisse-
ment de la capitale avec des écoles très-infé-
rieures, telles que celledeLokeren,de Zele, de I
Deynze et de Sotteghem.
L’honorableéchevin n’aura lu que la pageque j
lui aura désignée quelque doigt malveillant,
intéressé à décrier l’auteur et son livre; et
cette page se trouve dans la partie du travail j
de M. Alvin qui a pour objet spécial la recher- [
che d’une formule au moyen de laquelle l’ad-
ministration supérieure puisse apprécier les |
besoins et les ressources de chaque localité, i
au point de vue unique du service de l’ensei- !
gnement des arts confié aux académies et aux s
autres écoles de dessin. L’auteur y cherche
d’abord quel devrait être le rapport normal
entre le chiffre de la population de chaque
ville et celui des élèves à admettre dans les
dites institutions, et il arrive à cette conclusion J
que « ce n’est pas se montrer trop exigeant
» que de demander que la proportion de
» 1 p % soit considérée comme l’expression
» des besoins et que celte proportion serve
» de base aux calculs ayant pourobjetdefîxer
» le taux des dépenses. » p. 379.
Quant à ce qui concerne les dépenses de ces
écoles et académies, l’auteur se livre à des
calculs ayant pour objet de rechercher dans
quelle proportion et dans quelles conditions
le gouvernement pourrait se regarder comme
obligé de concourir à l’entretien des acadé-
mies etc. Il émet l’opinion que voici :
« La proportion de 2 p cent des dépenses
» ordinaires communales pourrait être prise
» pour limite du minimum des sacrifices que
» devrait s’imposer d’abord toute commune
n sollicitant un subside de l’Etat. » p. 390.
On trouve donc au troisième livre du docu-
ment un tableau dans lequel chaque commune
est rangée suivant le rapport du chiffre de sa
population à celui des élèves admis dans son
académie ou écolededessin; la ville de Brux-
elles occupe le 49e rang dans ce tableau. Il y
en a un autre où chaque commune est classée
d’après le chiffre proportionnel des dépenses
qu’elle s’impose pour son académie eu égard
à ses ressources financières ordinaires. Dans
ce tableau la ville de Bruxelles occupe le 30e
rang.
C’est ce qui a blessé la susceptibilité de M.
l’échevin de Bruxelles, qui prétend que l’au-
teur aurait du faire entrer dans les calculs qui
ont servi à établir le premier tableau, les élèves
qui reçoivent l’enseignementdu dessindansdes
institutions autres que l’académie de la capi-
tale, et dans le second tableau les sommes
que la ville de Bruxelles consacre à cet ensei-
gnement dans son athénée et dans les écoles
primaires. Mais M. l’échevin ne s’aperçoitdonc
pas que si l’auteur eût tenu compte de ces
éléments, il l’aurait fait pour toutes les locali-
tés et que fa situation n’aurait peut-être pas
été fort changée. L’auteur du rapport n’a fait
entrer dans ses calculs que les chiffres des élè-
ves qui fréquentaient, en 1864, les établisse-
ments dont son travail devait s’occuper. Il n’a
pas admis dans sa statistique les élèves des
athénées, des collèges, des écoles moyennes
et des écoles primaires où le dessin est ensei-
gné, il ne pouvait ignorer cependant l’exis-
tence de ce cours dans un très-grand nombre
d’institutions publiques et privées répandues
dans tout le pays. S’il a passé sous silence
les écoles primaires et les écoles d’adultes de
Bruxelles, il n’a pas fait mention de celles des
autres villes où l’on enseigne aussi le dessin;
il a négligé, entre autres, les écoles des arts
et manufactures, des ponts et chaussées, des
mines, l’école militaire, les écoles industrielles
et bien d’autres.
Si l’auteur du rapport avait eu l’intention
de rechercher dans quelle proportion l’ensei-
gnement du dessin devrait être distribué par-
mi la population entière du pays, au moyen
des écoles de toute nature, il ne serait pas
arrivé à cette conclusion qu’il suffit qu’un in-
dividu pour cent reçoive cet enseignement.
Il est clair que ce vœu ne s’applique qu’aux
institutions dont son rapport a pour objet de
provoquer le perfectionnement.
Quoi, lorsque l’on constate, dans certaines
localités, la présence, sur les bancs de l’école
primaire, de un élève pour sept habitants,
on se contenterait de un pour cent quand il
s’agit d’une branche d’instruction aussi im-
portante que le dessin ; ce serait tout simple-
ment absurde.
Mais, pour M. l’échevin de Bruxelles, l’a-
cadémie de la capitale est une Université qui
na rien de commun et qui ne peut sous aucun
rapport entrer en comparaison avec les cours
de dessin créés dans certaines communes et
même dans certaines villes de 3e et de 4e ordre.
Non sans doute, l’académie de Bruxelles
ne saurait être mise sur la même ligne que
les écoles auxquelles on fait allusion et l'am-
teur du rapport n’a pas commis cette confu-
sion. Mais la situation des six septièmes des
élèves de l’académie de Bruxelles est identi-
quement la même que celle des élèves des
écoles dont on parle avec un peu trop de dé-
dain. Il y a même beaucoup d’académies de
2e et de 5e ordre qui accepteraient avec em-
pressement un concours avec les élèves des
cours qui, dans le programme de cette uni-
versité artistique, constituent l’enseignement
primaire et l’enseignement moyen.
Les cours supérieurs de l’académie de
Bruxelles, en 1864 (année qui fait l’objet du
rapport incriminé), les cours qui seuls pour-
raient recevoir la dénomination de Cours Uni-
versitaires, réunissaient, en tout, quatre-vingt
treize élèves, répartis de la manière suivante ;
Classe de dessin d’après nature 27 élèves inscrits 14 ayant concouru.
— Figure d’après la bosse 20 » » 11 >
— Sculp. les deux cours sup. 27 2* > 13 >
— Arch. les deux cours sup. 19 > >10 >
Les 623 élèves, répartis dans les autres
classes, ne reçoivent pas un enseignement
autre que celui qui est donné aux élèves de
l’académie deTermonde, par exemple. L’aca-
démie de Bruxelles a donc beaucoup de cho-
ses communes, et peut, sous bien des rapports,
entrer en comparaison avec des cours de des-
sin créés dans certaines villes de 2e et de 3e
ordre.
Reste à examiner si, comme le soutient M.
l’échevin Funck , l’introduction de l’enseigne-
ment du dessin dans les écoles primaires de
Bruxelles, doit avoir pour résultat de rendre
suffisantes pour les besoins de la population,
les 7oû places que l’académie peut lui offrir.
L’honorable échevin évalue à six mille, les
enfants et les jeunes gens qui reçoivent l’en-
seignement du dessin dans les écoles primai-
res et dans les écoles d’adultes de la capitale.
Selon lui, les résultats de cet enseignement
sont magnifiques. Disons tant mieux, qnoique
tout le monde ne partage pas, et pour cause,
l’admiration de M. Funck pour ces résultats
que les hommes compétents trouvent satisfai-