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103 —

presque parmi les préraphaélites anglais; par tivement élevé, de Fart dans le duché de M. Knaus, par certains côtés de sa manière,

le soin méticuleux qu'il a mis aux moindres
détails, par la naïveté des têtes et des postu-
res, parla couleur violacée des chairs, l'artiste
présente des affinités évidentes avec le pré-
raphaélisme. Il est bien possible qu'il n'en
sache rien lui-même; dans tous les cas, il
nous a semblé curieux de retrouver cette ten-
dance dans l'école allemande.

M. Saal, de Bade, l'habile peintre de clairs
de lune que vous connaissez, comme M.
Schloesser, le Hessois, font partie de cette
colonie d'étrangers que le succès a fixés à
Paris et qui doivent à la France la meilleure
part de leur éducation artistique. Cela n'enlève
rien à leur mérite; mais la gloire qu'ils peu-
vent obtenir rejaillit sur l'école française qui
les a formés, qui les a faits ce qu'ils sont.

Quelques artistes Badois abordent avec har-
diesse les grands sujets historiques et ne se
montrent pas trop inférieurs à leur tâche. Il
y a une certaine tristesse solennelle, aussi
bien dans la couleur que dans l'ordonnance
générale de la Mort de Philippe //par M.Rel-
ier. Le Conradin de Hohenstaufen el Frédéric en
prison à Naples, entendant leur condamnation
à mort, par M. Werner, témoigne encore d'un
effort hardi pour s'élever au dessus des sujets
bourgeois. M. Schick imite, ou plutôt parodie,
le Titien et les Italiens du XVIe siècle avec
une affectation marquée. Nous citerons parmi
les peintures de genre du grand duché de Bade
le retour d'une faucheuse, de Melle de Beck,
la fuite d'une famille américaine, de M. Dietz,
le Goethe à la cour du Margrave de Bade, de
M. Pecht, et un groupe de deux jeunes gens
se promenant dans un paysage, qui rappelle
l'archaïsme des vieux maîtres allemands, par
M. Kachel. L'exemple de M. Leys pénètre par-
tout et il serait bien embarrassant de décider
si son succès a tait plus de bien que de mal
aux artistes qu'il a entraînés dans la voie
d'imitation et de gaucherie affectée.

Les paysages Badois, ceux de M. Hans
Gude surtout, et aussi ceux de MM. Kotsch et
Aders, tout en rappelant l'exécution habile
et un peu banale de l'école de Dusseldorf,
ont pour eux toutefois d'excellentes qualités.
Il peut paraître singulier que nous ayons cité
un aussi grand nombre de noms dans une
école qui n'a guère envoyé que vingt ou vingt
cinq toiles. Nous serions presque tenté d'ap-
pliquer au grand duché de Bade, en la mo-
difiant un peu, la plaisanterie du président
des Brosses dans son voyage en Italie: a On
est tout étomé de trouver autant de bons ta-
bleaux dans un aussi petit pays. » Placés en-
tre la France et l'Allemagne, à peu de distance
de Dusseldorf, les Badois savent profiter de
leur contact journalier avec leurs différents
voisins. De là probablement ce niveau, rela-

Bade.

Les Prussiens aussi doivent à l'école fran-
çaise plusieurs de leurs meilleurs artistes ; M.
Brendel, le spirituel peintre des bergeries, a
fait depuis longtemps élection de domicile à
Barbizon. De même M. Heilbuth a quitté il
y a bien des années, sa patrie naturelle pour
Paris. C'est à Paris que la réputation de M.
Heilbuth a commencé, agrandi; c'est de Paris
qu'elle rayonne maintenant chez nos voisins.
M. Schlesinger est peut-être encore plus réel-
lement français que M. Heilbuth. MM. André
et Oswald Achenbach nous sont connus de-
puis longtemps et ils ne négligent nos Salons
annuels que depuis qu'ils ont épuisé les ré-
compenses qu'il y pouvaient obtenir. Ils re-
présentent très-honorablement l'école de Dus-
seldorf à l'exposition universelle; toutefois
M. 0. Achenbach, avec ses chauds paysages
italiens, semble avoir rompu avec la tradition
d'école et de famille. Ce n'est pas nous qui
songerons à lui faire un reproche de s'être
frayé une voie nouvelle, de ne pas s'être con-
tenté de l'art facile qu'on lui avait enseigné.
Nous avons vu souvent à Paris les composi-
tions deM.Becker, d'une couleur un peu lour-
de mais d'un ton vigoureux qui ne manque
pas d'éclat.

Dans la grande médaille, décernée par le
jury international à M. Knaus, nous voyons
plus que la légitime récompense d'un talent
très distingué et très sympathique, d'une ex-
position des plus remarquables entre toutes
les écoles étrangères, nous trouvons la con-
sécration officielle d'un genre, dédaigné na-
guère comme inférieur, et qui fait de tels pro-
grès qu'il y aurait aujourd'hui mauvais goût
à ne pas reconnaître son importance.

Le paysage et le genre proprement dit,
personnifiés par MM. Th. Bousseau et Knaus
ont obtenu chacun une des huit grandes mé-
dailles décernées à la peinture. Le choix ne
pouvait être plus heureux; et certes parmi
les récompenses données aux artistes étran-
gers, la médaille de M. Knaus sera de celles
qui feront le moins de mécontents. Dans la
moindre scène, dans la Petite paysanne cueil-
lant des fleurs dans une prairie, dans les Gar-
çons cordonniers, et l'intérieur de la boutique
de cordonnier, il y a autant de science, d'ex-
pression , de finesse et de talent que dans les
grandes pages populaires comme la Cinquan-
taine , comme les Saltimbanques et tant d'au-
tres exposées à Paris depuis dix ans. L'exé-
cution même de ces petits sujets paraît plus
délicatement caressée et souvent plus harmo-
nieuse. L'expression, moins plaisante, prend
une grâce intime, un charme exquis. M. Knaus
compte désormais, et à juste titre, parmi les
premiers peintres de genre de notre époque.

appartient à l'école si féconde de Dusseldorf.
Autour de lui se rangent un certain nombre
d'élèves ou d'imitateurs; parmi les meilleurs
nous distinguons M. Lasch, M. Bosch et M.
Meyer qui n'atteignent pas à la perfection du
maître, maisne demeurent cependant pas trop
inférieurs. L'école de Dusseldorf aurait pu en-
voyer bien plus d'échantillons de son savoir-
faire; elle s'est contentée de se faire représen-
ter par ses chefs et a fait preuve en cela de dis-
crétion et d'habileté.

M. Meyerheim porte un nom fort estimé de
l'autre côté du Bhin; nous possédons à Paris
le fils de l'artiste; dès sa première exposition
le jeune peintre a conquis une popularité pré-
maturée; M. Meyerheim fils n'a rien envoyé
à l'exposition du Champ de Mars, mais nous
le retrouverons au Salon annuel. Dans l'inté-
rieur d'une chambre de paysan Mecklembour-
geois, de M. Dôrr, à travers une étroite fenê-
tre, un demi-jour étouffé enveloppe, pénè-
tre tous les objets d'une teinte assombrie et
transparente en même temps et produit un
effet de clair-obscur rendu avec une grande
habileté. La gravure a popularisé Le féroce
chasseur de M. Henneberg; je ne vous dirai
donc rien de la composition; la couleur du
tableau se tient dans une gamme sombre et
violente qui convient au drame fantastique.
Nous avons une grande toile de M. Hiibner,
professeur à Dresde, représentant La dispute
entre Luther et le docteur Eck. M. Hubner y a
déployé une grande science, et comme dessi-
nateur et comme peintre philosophe; mais la
couleur manque de vérité et nuit beaucoup
à son tableau. C'est encore l'écueil dont n'ont
pas su se garder MM. Menzel et Camphausen
dans les grandes scènes historiques tirées de
la vie de Frédéric-le-Grand. Nous ne nous
arrêterons pas aux tableaux militaires de M.
Hunten. Le sujet présente un médiocreïntérêt;
la peinture par elle-même ne lui donne pas
un grand attrait. MM. Yvon et Pils possèdent
plus d'habileté.

Les paysages de MM. Becker et Harveng
nous paraissent bien choisis pour donner une
idée très-favorable de l'école dont Dusseldorf
est le centre. Citons encore les portraits de
M. Frédéric Kaulbach qu'il ne faut pas con-
fondre avec l'artiste de Munich, auteur du
carton de la Béforme, une jolie scène de
mœurs italiennes par M. Fay, une Vue inté-
rieure de l'église de St. André à Eisleben de M.
Graeb, professeur du roi, enfin le Banquet
des généraux de Wallestein à Pilsen par M.
Scholtz. Si vous joignez à cela les deux car-
tons de Cornélius, les compositions de M.
Pfannenschmidt, tirées delà vie du Christ et
dessinées pour les vitraux de Saint-Nicolas à
Berlin , et l'œuvre de deux sculpteurs qui ne
 
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